Linda Sassane comparaissait ce vendredi 26 devant le Tribunal de grande instance de Lyon. Elle était poursuivie pour des slogans jugés insultants envers la police, après la mort de son beau-frère Mehdi dans des circonstances troubles.
Linda a remporté la bataille, mais pas la guerre. Ce vendredi 26 janvier, la jeune femme comparaissait devant le TGI de Lyon pour atteinte à la dignité de la police et outrage.
En cause : les slogans lancés lors d'une marche blanche, organisée en hommage à son beau-frère Mehdi. Le 11 décembre 2016, le jeune homme de 28 ans perdait en effet la vie dans des circonstances troubles. Ce jour-là, il circulait à scooter avec deux passagers et sans casque. Une poursuite s'engage avec une voiture de police. L'altercation se termine mal et Mehdi décède dans l'accident.
Un mois après le drame, Linda Sassane et ses proches se réunissent à Vénissieux. Sur leurs banderoles, on peut lire : "Justice pour Mehdi", "Vérité pour Mehdi". Et d'autres, plus offensifs : "Tout le monde déteste la police", "La police assassine, la justice acquitte", ou encore "Justice pour Adama et Mehdi".
"Des expressions assez classiques" pour la défense
Des slogans qui n'étaient pas du goût de la police, qui a porté plainte contre la jeune femme. Sa défense : provocation, oui, mais pas outrage. Au cours de l'audience, le procureur lui-même a reconnu qu'aucun outrage n'était constitué.
"On est sur un contenu de propos rapportés qui n'est pas contesté", relate son avocat, Me Olivier Forray. "Avec des expression assez classiques dans ce type de manifestations, qu'on a pu voir dans d'autres manifestations, y compris à Lyon et postérieurement à la marche blanche pour Mehdi et qui relève à mon sens d'une totale liberté d'expression."
Le contenu des propos n'est ni insultant ni outrageant. Il renvoie simplement à une idée, une envie, un besoin d'une justice équilibrée.
Son combat : connaître les circonstances de la mort de Mehdi
Ce vendredi, Linda Sassane a été relaxée. Mais le combat ne s'achève pas là : la jeune femme entend se battre pour obtenir les pièces de l'enquête. Car à ce jour, elle ignore les circonstances précises de la mort de son beau-frère.
"Ils ont voulu nous faire la pression, qu'on baisse les bras et nous faire taire. C'est clair et net : On ne va pas se taire. À ce jour, on ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé", dénonce la jeune femme.
À l'issue du procès, le parquet n'a pas souhaité réagir. Il lui appartient maintenant de donner ou non aux proches de Mehdi les réponses qu'ils attendent.
► Revoir le reportage de Mathieu Boudet et Flora Battesti :