Depuis le 1er janvier 2023, l'eau des robinets du Grand Lyon n'est plus gérée en partie par une entreprise privée mais totalement par une régie publique.
C’est la grande nouveauté de ce début d’année dans la Métropole de Lyon. L’eau qui coule du robinet est toujours la même mais après 30 ans de gestion privée, la voilà depuis hier gérée par une régie publique.
Des économies en vue comme à Paris
C'était une ne promesse de campagne des écologistes pour reprendre la maitrise technique et surtout économique de ce bien commun. Avant, Véolia percevait un pourcentage sur votre facture d’eau, désormais l’intégralité reviendra à la régie.
En un an, le Grand Paris a dégagé 35 millions d'euros d'économie.
Anne Grosperrin, vice-présidente chargée du cycle de l'eau à la Métropole de Lyon
"On n'a pas vocation à rémunérer des actionnaires comme cela se fait dans les entreprises", argumente Anne Grosperrin, vice-présidente à la métropole chargée du cycle de l'eau. Elle prend l'exemple du Grand Paris qui a créé sa régie publique il y a douze ans. "En un an, le Grand Paris a dégagé 35 millions d'euros d'économie qu'ils ont pu réinvestir dans le service." L'élue compte faire de même : "Oui cet argent sera utilisé pour améliorer le réseau ou encore réduire les taux de fuite"
L'opposition circonspecte
Si pour les usagers le prix du mètre cube ne bouge pas, il reste que ce passage en régie publique a nécessité en interne de gros bouleversements. Par exemple, l’intégration dans les effectifs de la métropole de 280 agents qui travaillaient avant pour Véolia.
L’opposition dénonce un projet ficelé à la va-vite qui risque de coûter très cher à terme aux usagers.
"On a beaucoup de crainte", avance Louis Pélaez, conseiller d'opposition du groupe "Inventer la Métropole de Demain". "Par exemple que ce ne soit pas efficace ou en tout cas pas plus efficace que ce qui se faisait avant. On craint aussi que cela coûte cher en investissement et que finalement il n'y ait pas de modification sur le prix alors que c'était une promesse [...] Pour le moment on n'est que dans de la communication", expose l'élu.
Vers des tarifs différentiels.
Grâce à ce passage en régie publique, la métropole de Lyon compte instaurer une tarification sociale et environnementale qui pourrait offrir aux plus démunis leurs premiers mètre cube d’eau gratuits.
"L'idée est de considérer l'eau dans tous ses usages. Aujourd'hui, on a le prix du mètre cube qui est le même qu'on utilise en industrie ou pour sa remplir sa piscine. Ce sont des usages moins essentiels que l'eau dont on a besoin pour boire, manger ou nous laver", argumente Anne Grosperrin. "Il y a des paliers à travailler pour essayer d'avoir une tarification la plus juste possible par rapport à nos usages".
La Métropole parle de 2024 pour la mise en place de cette grille de tarification. Les usagers seront consultés pour l'établir.