Ce mardi 17 décembre 2024 se tenait le procès du joueur de rugby, auteur d'un plaquage dangereux qui a rendu Mathias Dantin, tétraplégique. Le prévenu, âgé de 20 ans, comparaît pour "violence ayant entraîné une infimité permanente". Les faits remontent au mois de décembre 2022.
La salle du Tribunal correctionnel de Tarbes est comble, l'ambiance lourde. Selon nos confrères de France Bleu Occitanie, avant l'ouverture de l'audience ce mardi, Mathias Dantin, a demandé qu'on le reconnaisse comme victime. "J’ai besoin d'une assistance 24h sur 24, je ne suis pas du tout autonome, c'est très compliqué. Mon handicap est très lourd au quotidien. Je veux qu'on me rende ma dignité et que mon entourage soit respecté pour ce qu'on a été contraint de vivre", a déclaré l'étudiant qui va bientôt avoir 19 ans.
Le prévenu quant à lui a déclaré - toujours selon nos confrères de France Bleu - qu'il ne pratiquait plus ce sport. "C'est très compliqué pour moi de parler de rugby. C'est un sport qui a bouleversé beaucoup de vies. Je ne le pratique plus (ndlr : il en est interdit par la commission de discipline), je ne le regarde plus, je ne le suis plus. Je n'ai pas envie d'en entendre parler" a expliqué le jeune homme de 20 ans.
Le cauchemar de Mathias a débuté le 14 décembre 2022 à Tarbes. Lors d'un match scolaire (UNSS) opposant deux lycées des Hautes-Pyrénées, le lycée Saint-Pierre-Pradeau-La Sède à Tarbes et Notre-Dame de Garaison à Monléon-Magnoac, Mathias Dantin est victime d'un plaquage "cathédrale". Cela consiste à saisir un adversaire, le soulever et le faire plonger la tête la première vers le sol. Ce geste est généralement sanctionné d'un carton rouge à l'encontre du plaqueur.
Le jeune capitaine tarbais ne s'en relève pas. Le diagnostic est sans appel : lésion des cervicales. Après plusieurs jours de coma, Mathias est tétraplégique.
"Dès que ça m'est arrivé, j'ai tout de suite compris qu'il y avait une intention de nuire, témoigne Mathias. Parce que j'avais déjà lâché le ballon, j'étais de dos à la défense, donc il est arrivé derrière moi. Et une fois qu'il m'a pris par-derrière, il m'a soulevé au niveau de la taille, il m'a porté sur 3-4 mètres. Et là, c'est là qu'il m'a balancé vers l'avant et a enfoncé dans le sol. Ce qui m'a tapé la tête d'abord et plié les cervicales" explique-t-il dans un reportage diffusé par France 3 Occitanie.
Ce mardi 17 décembre, le procureur a requis une peine de 18 mois de prison avec sursis contre le jeune joueur de rugby. Il a également demandé que la violence volontaire soit retenue.
L'avocat du jeune homme a évoqué "un geste maladroit et dramatique", mais qui n'avait pas vocation à blesser intentionnellement. Le mis en cause a tenu à rendre hommage à la victime et à lui présenter ses excuses, "j'admire sa force et son courage. Je suis désolé".
Le jugement est attendu dans la journée du 18 février.