Shapour Rahimi, son épouse Sonia et leurs trois enfants étaient bloqués à l'aéroport de Kaboul. Après avoir transité par Doha, au Qatar, ce commerçant lyonnais et sa famille ont enfin atterri à Roissy ce lundi 13 septembre 2021. Ils sont arrivés dans la nuit à Lyon par le TGV de Paris.
Fatigués mais souriants. On pouvait lire le soulagement sur les visages de Shapour Rahimi et de son épouse. "Enfin on est arrivés. On est très contents d'être là avec les enfants," a déclaré le commerçant. Avec un sourire, Sonia, la mère de famille, confime : "ça va maintenant, je suis contente, on est arrivés à la maison, en France. Les enfants aussi sont contents!"
Le couple et ses trois jeunes enfants sont arrivés en gare de Lyon Part-Dieu lundi, à 23h. Shapour Rahimi a tenu a remercié les autorités françaises à la sortie du train. Son avocat, Me Vannier était présent à leur arrivée à leur descente du TGV.
Le 22 juillet dernier, le couple et ses trois enfants s'étaient rendu à Kaboul pour un séjour dans la famille. Tous se sont retrouvés bloqués dans la capitale afghane après la prise de la ville par les Talibans le 15 août et le départ des Américains. "Quand on est arrivés à Kaboul, c'était une vie normale. Pendant deux semaines tout s'est bien passé. Mais les Talibans ont pris le pouvoir en une semaine. C'était dur!" explique le commerçant de nationalité française. Comme lui, ses trois enfants sont français, sa femme est afghane.
Un départ précipité
Avec femme et enfants, il a tenté en vain de quitter l'Afghanistan mais impossible de rejoindre l'aéroport de Kaboul. Après plusieurs jours d'angoisse, la famille lyonnaise a fini par être évacuée par le Ministère des Affaires Etrangères. Tous sont partis dans la plus grande précipitation, laissant sur place la plus grande partie de ses bagages. Après avoir quitté Kaboul, la famille Rahimi a fait escale à Doha où elle est restée durant trois jours avant de s'envoler pour Paris.
"C'est une histoire qui se finit très bien. La vie va reprendre son cours normalement," explique Me Sannier. Pour l'avocat de la famille ce départ précipité est une surprise. Il ne s'attendait pas à une telle réactivité du Quai d'Orsay. "Je suis un peu étonné mais c'est une très bonne chose. Ça s'est débloqué en quelques heures".
Shapour et les siens vont pouvoir bientôt retrouver leur quotidien, après une quarantaine de 10 jours à la maison. Quant aux enfants, ils ont hâte de pouvoir retourner à l'école et leurs camarades. "J'ai raté une semaine d'école," déplore Sofiane du haut de ses 8 ans qui avoue avoir eu "un petit peu peur".
Sonia, l'épouse de Shapour, ne cache pas avoir eu peur aussi. Pour le père de famille les hommes qui ont pris le pouvoir en Afghanistan "ne sont pas les mêmes Talibans qu'il y a 20 ans. Il y a un peu de liberté pour l'instant mais on ne sait pas s'ils vont changer."