Une mère qui avait tué sa fille de trois ans en 2020 en lui donnant de multiples coups de ciseaux, a été déclarée "irresponsable" pénalement ce jeudi 16 novembre à Lyon, selon des sources concordantes. Le père d'Estelle se dit effondré.
La petite Estelle, âgée de trois ans, est décédée sous les coups de sa mère. 354 coups de ciseaux assénés par Sandra L. Les faits remontent à 2020, mais l’affaire a pris une tout autre tournure ce jeudi 16 novembre. La mère a été déclarée “irresponsable” pénalement de ce crime atroce.
La chambre de l'instruction a estimé qu'elle souffrait d'une abolition du discernement au moment des faits, a précisé à l'AFP l'avocate du père de l'enfant, Me Catherine Bourgade. La mère a affirmé avoir entendu des voix ce jour-là. Résultat, il n’y aura pas de procès.
“La justice est complaisante et laxiste”
"Je suis écœuré, choqué et effondré pour le respect et l'honneur de ma fille", nous confie Benjamin Bui. Il ajoute : "la justice est complaisante et laxiste. Quel message ça renvoie ? On peut tuer impunément nos enfants sans être condamné ? Je dois la vérité à ma fille", martèle le père.
"Ma fille, elle n'aura pas une deuxième chance, elle. Estelle a perdu la vie. C'était une petite fille pétillante, la plus belle des petites filles", se souvient douloureusement le père.
Un internement en soins psychiatriques
La mère d'Estelle a été internée pour des soins psychiatriques. Elle a également interdiction d'approcher le père de l'enfant et sa grand-mère paternelle pour une durée de 20 ans.
Le 12 novembre 2020, le père de la fillette avait découvert Sandra L. prostrée, un couteau à la main, dans la chambre de l'enfant. Elle avait rapidement avoué avoir frappé sa fille puis avait déclaré avoir entendu des voix. "Le président de la cour et l'avocate générale ont pourtant affirmé sur le rapport de l'expert psychiatre qu'elle mentait sur ces voix et qu'elle avait une mémoire partielle", déplore le père d'Estelle.
Pour lui, aucun doute : Sandra L. est malade, mais elle était pleinement consciente de ses actes ce jour-là.
De fortes inquiétudes pour l'avenir
Après 12 ans de relation, le couple battait de l'aile. Pour le père, il n'est pas question de voix, mais de vengeance. "Je suis fermement convaincu qu'elle est malade, car pour tuer un enfant, il faut être fou. Mais au moment des faits, elle était consciente de ce qu'elle faisait. Son but était de faire mal, de me faire du mal", assure Benjamin Bui.
En plus de cette douleur indescriptible, Benjamin Bui et sa famille sont désormais envahis d'un sentiment d'inquiétude pour l'avenir. "Maintenant, ce sont les personnels soignants qui vont décider de sa date de sortie. Je ne serai jamais informé comme il s'agit du secret médical. Il y a de réelles inquiétudes sur la possibilité de récidive. Est-ce qu'elle pourrait reproduire son acte sur d'autres petites filles blondes comme Estelle ? Est-ce qu'elle pourrait s'en prendre à mes proches ? Mes petits neveux ont formulé leur peur", se soucie Benjamin Bui.