Le lycée musulman Al-Kindi de Décines-Charpieu souhaite porter plainte contre l'ancien président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Le député (LR) a déclaré, sur les réseaux sociaux, ce samedi 14 décembre, que l'établissement n'enseignerait plus le génocide juif.
Dans une vidéo publiée, ce samedi 14 décembre, sur Instagram, le député (LR) de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez, a déclaré que le "génocide juif pendant la guerre" n'était "plus enseigné", dans le lycée privé musulman Al-Kindi de Décines-Charpieu (Rhône). "Le directeur est quelqu'un qui est très proche des Frères musulmans", raconte l'ancien président de région, devant la caméra.
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Le directeur de l'établissement, Abdelouahb Bakli, en poste depuis septembre 2023, a été membre de l’ex-Union des organisations islamiques de France, mais il ne l'est plus actuellement. "Sur des cours comme l’histoire, la géographie, les sciences politiques, on n’est plus du tout conforme aux valeurs de la République", ajoute Laurent Wauquiez dans la vidéo.
Une plainte pour diffamation
Face à ces accusations, la direction du lycée a annoncé, dans un communiqué, son intention de porter plainte contre Laurent Wauquiez pour diffamation. "Laurent Wauquiez n’hésite pas à instrumentaliser la mémoire de la Shoah pour tenter de faire un buzz médiatique", d'après les représentants d’Al-Kindi. Ils parlent d'une "attitude indigne" et d'un "mensonge" concernant le contenu des cours. L'établissement tient à rappeler qu'il "s'engage dans le travail de mémoire", avec des "visites de la maison d’Izieu", une "participation à l’appel d’offres de la Métropole pour un voyage à Auschwitz".
Pour rappel, l'établissement a été épinglé, il y a quelques semaines, par les inspections et fait l’objet d’une procédure de la part de l’État à cause de la présence d'ouvrages qui feraient l'apologie du djihad, prôneraient des violences homophobes et une vision rétrograde des femmes au centre de documentation et d’information (CDI). Le règlement intérieur de l'établissement qui interdit certaines tenues aux filles uniquement, instaurant ainsi des pratiques discriminatoires, a également été pointé du doigt. Le contrat d’association avec l’État est alors menacé de résiliation par la préfecture. Les responsables de l'établissement avaient organisé, le 6 décembre, une conférence de presse pour s'expliquer et contre-attaquer.
La direction du groupe scolaire a été reçue par la préfète Fabienne Buccio. Sa décision concernant la poursuite du contrat d’association est attendue courant janvier.