Législatives 2022. L'accord LFI/PS doit être soumis à l'approbation interne des socialistes. Hélène Geoffroy, maire PS de Vaulx-en-Velin, avait réclamé une "consultation"

Alors que les négociations entre LFI et le PS étaient toujours en cours, Hélène Geoffroy la maire PS de Vaulx-en-Velin réclamait un vote des militants socialistes. Ce mercredi 4 mai, le parti de Jean-Luc Mélenchon et le Parti socialiste ont annoncé avoir conclu leur accord pour les législatives.

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Ce mercredi 4 mai, La France insoumise et le Parti socialiste ont finalement annoncé avoir conclu leur accord pour les Législatives de juin après être tombés d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions. Le texte sera soumis à l'approbation interne des socialistes. Par cet accord, le PS rejoint la "Nouvelle union populaire écologique et sociale", dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours.

A la veille de la conclusion de cet accord, la maire de Vaulx-en-Velin évoquait le rapprochement entre son parti et celui de Jean-Luc Mélenchon. Hélène Geoffroy était-elle hostile à cet accord entre le PS et LFI, le parti de Jean-Luc Mélenchon ? Pour l'élue vaudaise, ce n'est pas une union des forces de gauche qui est en train de se construire avec ces négociations. L'élue PS redoute un effacement du Parti Socialiste devant LFI. Pointant du doigt les négociations en cours, elle évoquait une "reddition" demandée par LFI.

Quelle est la situation au PS ?

Hélène Geoffroy : "Nous sommes aujourd'hui dans un moment de changement de ligne d'identité même du Parti Socialiste. Un moment porté par le premier secrétaire à la direction nationale (Olivier Faure). Ce qui nous est demandé par l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, c'est une forme de reddition, de reniement de l'action des gouvernements socialistes précédents, de reniement de notre engagement pro-européen. Un engagement qui a été l'une des colonnes vertébrales des socialistes. On n'est pas dans une union classique, celle de François Mitterrand en 81, celle de Lionel Jospin avec la gauche plurielle et même celle de François Hollande qui avait des écologistes au gouvernement."

Vous étiez à la tête de ce désaccord ? 

(Lundi soir, un millier de membres du courant "Debout les socialistes", mené par Hélène Geoffroy, ont réclamé par communiqué une consultation des adhérents avant tout accord avec LFI.)

Hélène Geoffroy : " Lorsque le premier secrétaire Olivier Faure a proposé d'ouvrir cette discussion, j'ai exprimé mon désaccord. J'ai demandé aussi les bases sur lesquelles cette discussion allait se porter. La seule réponse d'Olivier Faure a été nous dire - à nous socialistes depuis si longtemps  : partez, allez-vous en. Aujourd'hui, avec plus de 1 000 militants socialistes, nous demandons une consultation. C'est l'ADN de notre parti, la démocratie interne. Face à un changement aussi majeur que semble laisser penser l'accord en cours de discussion, il faut que les militants puissent voter. Au moment où je vous parle, cela n'est pas acquis."

Qu'est-ce que vous proposez ? 

Hélène Geoffroy : "Ce que j'ai dit de façon très claire au Conseil national il y a 15 jours, c'est que nous devions discuter avec nos partenaires traditionnels, les communistes, les écologistes, le Parti radical de gauche. S'engager sous une forme aussi radicale telle qu'il est proposé par l'Union populaire, c'est s'empêcher de revenir au pouvoir. Le Parti Socialiste a besoin de se refonder complètement. Mais pour transformer les colères en capacité de transformer la société, on a besoin de venir aux responsabilités. Or la radicalité même que porte l'Union populaire peut être un frein à cette arrivée aux responsabilités. Et puis, on peut penser que l'hypothèse de Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre, est très peu vraisemblable. Il faut revenir aux fondamentaux : on élit un député pour porter les projets de sa circonscription et défendre un certain nombre de lois nationales. C'est ce que je pense que nous devons faire avec nos valeurs de socialistes." 

Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre, ce n'est pas envisageable ? 

Hélène Geoffroy : "Nos institutions ne sont pas conçues pour élire un Premier ministre, je le rappelle. Parce que je suis maire, maire de Vaulx-en-Velin, on ne peut pas me dire que je ne connais pas la souffrance des habitants. Je rappelle que je gère la ville dont les habitants ont le revenu le plus faible de la métropole de Lyon.

Je vois bien qu'il faut des réponses opératoires. Expliquer aux habitants, leur "vendre" que Jean-Luc Mélenchon sera Premier ministre le 19 juin au soir, c'est préparer des déceptions encore plus grandes. Je pense qu'il faut être dans l'explication de ce que sera la transformation possible, qu'il faut avoir le plus de députés de gauche possible à l'Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon Premier ministre, ça relève d'une forme d'imposture pour moi. 

Comment comptez-vous organiser cette consultation interne au parti socialiste ?

Hélène Geoffroy : "Il revient à la direction nationale d'organiser cette consultation interne. Moi je la demande. Et je le dis encore une fois : je suis attachée à travailler pour obtenir les conditions d'union qui ne soient pas l'effacement du parti socialiste. Lorsque la direction nationale prend acte de tous les renoncements dans les négociations, cela veut dire qu'elle efface le parti socialiste. Si l'accord est rendu cette semaine, les militants doivent être appelés à voter dès cette semaine. Pour cela, il faut réunir nos instances nationales, c'est ce que prévoient nos statuts. Tout est écrit dans les statuts du parti socialiste, y compris l'obligation de consulter les militants. Pour l'instant, nous n'avons eu aucune réponse." 

En une semaine, vous pensez que cette consultation est possible ? 

Hélène Geoffroy : "En tout cas, elle aurait dû être commencée à être anticipée plus tôt. Dans nos statuts, nous avons voté la possibilité du vote électronique. Charge à la direction nationale de le mettre en œuvre rapidement  parce qu'il faut que nous puissions partir en campagne." 

 

Vous en voulez à Monsieur Faure ?

Hélène Geoffroy : "Je ne lui en veux pas personnellement. Depuis plusieurs années au parti socialiste, nous n'avons pas suffisamment travaillé pour être en capacité de mieux analyser les colères. C'est ce que nous avons fait au niveau local, mais pas suffisamment au niveau national. Et nous n'avons pas suffisamment travaillé pour être en capacité de proposer des réponses opératoires, et pour être en capacité de revenir et de gérer le pays. Je dis : plutôt que de s'effacer, il faut mieux se mettre au travail." 

 

Quels ont été les résultats de la présidentielle dans votre circonscription ? 

Hélène Geoffroy : "Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête dans ma circonscription. Je la connais bien, j'en ai été député sous le quinquennat de François Hollande. Il était suivi d'Emmanuel Macron, puis de Marine Le Pen. Ce qui veut dire qu'il y a une aspiration à une transformation de la société, qu'on peut entendre des électeurs de gauche. Ces derniers se répartissent entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Ce qui montre que nous avions une vraie position centrale pour arriver aux responsabilités." 

 

En l'absence d'un accord LFI/PS, serez-vous candidate ? 

Hélène Geoffroy : "Je ne suis pas candidate à ces législatives. Ayant voté la loi sur le non-cumul des mandats, je vais rester maire de Vaulx-en-Velin. C'est un engagement que j'ai pris très clairement. En revanche, mon premier adjoint, Stéphane Gomez, est le candidat que les militants socialistes de la circonscription ont choisi pour ces législatives. Il se prépare à y aller". 

 

Et si la direction du PS en décide autrement, vous entrez en dissidence ? 

Hélène Geoffroy : "Je plaide pour ce que les valeurs sociales soient représentées effectivement sur notre circonscription. On y travaillera. Mais attendons d'abord la première étape qu'un accord soit fait et que les militants aient été consultés."

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