Accusé de "parachutage", voire de "népotisme" par certains élus du Parti socialiste, Gabriel Amard, candidat de la Nupes et gendre de Jean-Luc Mélenchon, s'est défendu et a appelé "les esprits chagrins" à le rejoindre à Villeurbanne.
"Je peux noter que quelques personnes ne sont pas au rendez-vous de l'histoire
(...) Je tends la main à tous les esprits chagrins, qu'ils prennent plus de temps
pour digérer la leçon du scrutin présidentiel."
Fédérer autour de sa candidature, voilà l'ambition de Gabriel Amard, candidat dans la 6e circonscription du Rhône. Mais cette investiture sur ces terres socialistes, où Jean-Luc Mélenchon a atteint 37,88% au premier tour de la présidentielle n'a pas fait que des heureux chez ses alliés de la Nupes.
Des "réserves" sur cette investiture
L'adjointe au maire Cristina Martineau, qui avait été désignée référente PS sur
la circonscription, a un temps brandi la menace de se maintenir, criant sur Twitter
au "parachutage, népotisme et machisme", avant finalement de renoncer mercredi.
L'ancien maire et député PS de Villeurbanne Jean-Paul Bret est sorti de sa retraite
jeudi en affirmant qu'il ne voterait pas pour M. Amard. Son successeur Cédric Van
Styvendael a lui, déploré un "accord douloureux" pour un "parachutage" dont il a
toutefois pris acte.
Présent aux côtés de M. Amard vendredi, l'édile a confirmé avoir eu des "réserves"
sur cette investiture, mais il a aussi estimé que les socialistes villeurbannais
avaient été "à la hauteur de leurs responsabilités" vis-à-vis du peuple de gauche
"pour trouver les moyens d'avoir une majorité à l'Assemblée".
"Quelque chose plus grand que nos existences"
"En France, les socialistes ont participé à un accord national", a rappelé de
son côté M. Amard. "Aujourd'hui je ne suis pas seulement (candidat) Union populaire
(..) On se fédère dans quelque chose qui est plus grand que nos existences", a-t-il
ajouté.
Epoux de la fille de Jean-Luc Mélenchon, Maryline, Gabriel Amard avait quitté
le PS en 2008 avec le leader insoumis. Successivement maire de Viry-Châtillon, conseiller régional en Ile-de-France et conseiller général de l'Essonne, il a été élu aux régionales de 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes (Isère). Auparavant, il avait échoué deux fois aux législatives en Essonne (2012) et dans le Jura (2017).
Au premier tour des législatives du 12 juin, il fera notamment face à l'avocate ex-LR Emmanuelle Haziza ("Ensemble") et Michèle Morel, responsable départementale du RN. Le siège est vacant depuis la démission en début d'année du sortant "marcheur" Bruno Bonnel, parti piloter le plan d'investissement France 2030.