Les bornes à compost fleurissent à Lyon, mais que deviennent vos épluchures ?

Ce jeudi 26 octobre 2023, la 1000e borne à compost est inaugurée à Lyon. L'objectif est d'atteindre les 2000 d'ici la fin de l'année. La Métropole du Grand Lyon parie sur la valorisation de nos déchets alimentaires.

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Il y avait la poubelle grise, la poubelle jaune, il y a désormais leur petite sœur : la borne marron. La petite dernière du tri doit servir à collecter les biodéchets ou déchets alimentaires. La métropole de Lyon vise les 2000 bornes d'ici la fin de l'année et le déploiement devrait se poursuivre jusqu'à fin 2024 dans l'ensemble des communes de la métropole.

Un cercle vertueux

La vice-présidente à la Métropole de Lyon en charge de la propreté et de la gestion des déchets, Isabelle Petiot, ne boude pas son plaisir. Sur le territoire, déjà 1000 bornes destinées à recueillir les biodéchets sont installées. "L’objectif final, dit l'élue, c’est de retirer un maximum de déchets alimentaires de la poubelle grise. C’est en effet dommage car ils sont incinérés pour le moment. Là, nous demandons aux gens de trier leurs déchets alimentaires et de les déposer dans les bornes à compost afin qu’ils puissent être valorisés. À terme, ils pourront retourner aux sols agricoles qui en ont grandement besoin pour éviter les intrants chimiques."

Il y aurait par an et par habitant 80 kg de déchets alimentaires. Ce qui représente un tiers du contenu des poubelles grises.

Isabelle Petiot estime que cela représente "un gisement potentiel énorme et un potentiel de réduction également énorme. On va pouvoir diminuer nos poubelles grises de 30% et diminuer 30% d’incinération."

L'élue souligne qu'utiliser le compost, c'est permettre une valorisation vertueuse et que cela nourrit naturellement les sols. "Ça va leur permettre de mieux résister aux épisodes de sécheresse, puisqu’ils capteront mieux et absorberont mieux l’humidité. Et n’oublions pas l’objectif de lutter contre le réchauffement climatique, car grâce au compost, on peut capter et stocker du carbone dans les sols."

L'échéance du 1er janvier 2024

Au 1er janvier 2024, la loi demande aux collectivités de mettre une solution à disposition des habitants pour collecter les déchets alimentaires. Après la distribution gratuite de composteur individuel pour les gens qui possèdent un jardin, Lyon a misé sur le composteur collectif de quartier depuis plusieurs années et à présent le déploiement des bornes à compost. 

Les bornes sont collectées deux à trois fois par semaine par un prestataire. À l'arrière du camion de ramassage, depuis 6h du matin, Aziz Lamsitaf collecte le contenu des bornes. Il est encore fréquent de trouver des objets qui n'ont rien à faire dans ces bacs, tels que des canettes ou des bouteilles en verre, mais Aziz assure que "petit à petit, ça commence à être fait sérieusement." 

Des camions de ramassage, il y en a 6 à 8 qui sillonnent Lyon, ce qui représente 80 tonnes de détritus par semaine. Après presque six heures de ramassage, le camion arrive chez "Les Alchimistes", la plateforme de tri de Vénissieux, en charge de 20% des déchets collectés.

Des déchets qui valent de l'or

Il faudra trois mois aux déchets pour "renaître". Devant un bac, particulièrement odorant, rempli d'épluchures et autres reliefs alimentaires, Jean-Baptiste Bécart, responsable d'exploitation chez Les Alchimistes, explique. "La première opération, c'est de peser les camions pour quantifier la quantité de déchets reçus, puis d’enlever tous les éléments incorrects comme les bouteilles, les canettes, les sacs plastiques que l’on pourrait trouver. On va trier ces déchets et les mélanger avec des déchets verts issus de broyat de bois pour transformer ça en compost", dit-il en désignant la matière collectée.

Puis le mélange obtenu est... Mélangé à nouveau, encore et encore, avant d'être envoyé dans les cellules de compostage qui sont à l’extérieur. "Il nous faut 12 semaines avec différents retournements et phases de maturation pour obtenir en trois à quatre mois un compost fini," explique le responsable d'exploitation.

Le produit obtenu est ensuite vendu aux agriculteurs de la région ou aux collectivités locales pour les cultures potagères et les espaces verts.

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