Évacués au petit matin de l'Université Lyon 2 par la police, le collectif des "sans-facs" continue de se mobiliser. Depuis deux jours, ils occupaient une des cours de la faculté des berges du Rhône pour demander l'inscription d'une trentaine d'étudiants.
Ce mercredi 16 octobre, le site des quais de l'Université Lyon 2 a été fermé, suite à une opération de la police qui s'est déroulée à 7 heures du matin. Les forces de l'ordre ont évacué les occupants d'une quinzaine de tentes, installées au milieu du campus. Intervention des CRS, fouille au corps, prise en photo des papiers d'identité, le réveil a été abrupt pour les étudiants.
"Envoyer des CRS, plutôt que d'inscrire sept étudiants"
Depuis deux jours et deux nuits, le collectif des "sans fac" campe dans l'université pour dénoncer la situation d'étudiants qui n'ont pas obtenu de place sur les bancs de la faculté. Ces dernières semaines, les membres du collectif multiplient les actions.
Pour le collectif, sept dossiers sont particulièrement urgents. " On ne comprend pas le choix d'envoyer des CRS, plutôt que d'inscrire sept étudiants, souffle Willi. Ce sont des personnes concernées par des renouvellements de titres de séjours, par des expulsions de logement ou des réfugiés politiques."
Une trentaine de dossiers déposés
Depuis six ans, à chaque rentrée, des mobilisations semblables sont organisées à Lyon 2, où les fédérations étudiantes sont très actives. Chaque année, plusieurs centaines d’étudiants se retrouvent sans formation, leur dossier n’ayant pas été retenu. Ils peuvent alors faire un recours et obtenir une proposition alternative, mais l’université compose avec les places qu'il lui reste.
Pour cette rentrée, le collectif "sans fac" a présenté une trentaine de dossiers. "Depuis, seulement trois personnes ont accepté une proposition, retrace un membre du collectif. Les autres ont reçu soit des refus, soit des propositions qu'ils ne peuvent pas accepter. Par exemple, un des "sans fac" veut intégrer un M1 de droit social et l'université lui propose de refaire une troisième année de licence. La préfecture peut considérer que c'est une rupture d'étude et ne pas renouveler son titre de séjour."
" On traite équitablement "
" Nous traitons en parallèle des centaines de recours d'autres étudiants, on doit voir où il y a de la place et traiter équitablement les dossiers", défend Marie-Karine Lhommé, vice-présidente chargée de la formation et de l’orientation. Au sujet des sept cas mis en avant par le collectif, la vice-présidente indique avoir déjà apporté une réponse : "On comprend que ce sont des cas difficiles et on leur a fait des propositions, mais ils ont refusé."
Le bras de fer continue entre l’université et le collectif des "sans-facs". Ce soir, des étudiants se sont rassemblés sur le campus de Bron, pour poursuivre la mobilisation.