Les quelque 120 évêques catholiques de France ont rendez-vous à Lyon mardi 14 et mercredi 15 juin pour réfléchir et adopter un texte d'engagements portant sur l'avenir de l'Eglise, qui sera ensuite envoyé cet été au Vatican.
Le "synode sur la synodalité". La démarche de ces quelques 120 évêques s'inscrit dans le cadre du synode sur l'avenir de l'Église, voulu par le pape François. Le processus a été ouvert à Rome et dans les diocèses à l'automne dernier et doit se conclure par un concile des évêques de tous les pays en octobre 2023 à Rome.
Entre-temps, chaque conférence épiscopale doit envoyer sa contribution au Vatican au 15 août 2022. La Conférence des évêques de France (CEF) tient donc une assemblée plénière extraordinaire sur ce sujet à l'Institut catholique de Lyon, en compagnie de laïcs "invités", qui participeront aux travaux.
Plus de 150 000 personnes se sont exprimées
Il s'agit notamment de répondre à "l'invitation du pape François" à "travailler à un nouveau mode de relation entre les différents membres de l'Eglise", précise Hugues de Woillemont, porte-parole de la CEF, dans une vidéo présentant les enjeux de ce rendez-vous.
Pendant les deux jours, l'épiscopat va s'appuyer sur une "collecte nationale", un document d'une dizaine de pages publié la semaine dernière, qui se veut la synthèse des contributions réalisées depuis l'automne dans chaque diocèse.
Rédigée par une équipe ad hoc, la consultation a permis à "plus de 150.000 personnes" - paroisses, mouvements, congrégations religieuses -, de s'exprimer, selon l'évêque.
Le souhait d’une Eglise plus fraternelle
Elle fait, de manière générale, le constat d'une "aspiration profonde à une Église plus fraternelle". En matière de gouvernance, les fidèles réclament "d'authentiques contre-pouvoirs", notamment avec plus de place aux laïcs. Les personnes consultées souhaitent aussi davantage de place pour les femmes.
A été avancée la proposition que ces dernières, par exemple, "puissent être ordonnées prêtres", ou diacres. Ou encore "que le célibat des prêtres soit laissé au libre choix de ceux-ci, de sorte que l'ordination (...) et le mariage soient compatibles". Le document voté par les évêques et la collecte nationale seront tous deux envoyés au Vatican en août.
Une multitude de propositions
Parmi les mouvements ayant participé, le collectif d'organisations catholiques "Promesses d'Eglise" (CCFD-Terre solidaires, Scouts et Guides de France, etc.) a fait plusieurs propositions comme, par exemple, "Retravailler la place des femmes et des hommes dans l'Eglise", ou encore "Inventer de nouveaux modes de collaboration entre évêques, religieux et laïcs au niveau national".
De son côté, la Conférence catholique des baptisés francophone (CCBF), un réseau d'associations de catholiques réformateurs, a présenté la semaine dernière sa propre consultation. Il en ressort que si "les baptisés sont attachés à leur foi", ils ont une "vision négative de l'Église-institution, qu'ils estiment malade, moribonde, hors du monde", a souligné Paule Zellitch, sa présidente. "Revoir la place des baptisés", "revisiter la vie des communautés", "réformer le mode de gouvernance de l'Eglise" sont certaines de leurs préconisations