Les élus Verts des grandes villes de France se sont retrouvés à Lyon, ce mercredi 5 avril, pour défendre leur bilan à mi-mandat et retrouver une visibilité médiatique.
Opération communication. Les maires écologistes des grandes villes de France conquises en 2020 se sont retrouvés à Lyon, ce mercredi 5 avril 2023, pour une conférence de presse aux allures de bilan de mi-mandat, sans délivrer de message marquant.
Vert pâle
Ils sont 13 sur la scène d'une salle lyonnaise. A tour de rôle, chacun s'exprime trois minutes, pour mettre en avant une thématique développée dans sa ville. Le maire de Lyon, Gregory Doucet, vante ainsi ses efforts pour une restauration scolaire bio, locale et solidaire. La maire de Besançon, Anne Vignot, expose la démocratie participative développée dans sa ville. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, présente sa politique sécuritaire orientée notamment sur la prévention...
Autant d'exemples chargés d'illustrer le logiciel des Verts, pour défendre leur bilan de mi-mandat. Mais cette succession d'orientations politiques déjà connues semble laisser l'auditoire de marbre.
"Tout ça pour ça !"
Dans la salle, des journalistes locaux essentiellement... Et des chaises vides. Le signe d'une perte d'intérêt médiatique pour les maires écologistes ? Aurélien Martinez est journaliste et auteur du livre "Quand les Verts arrivent en ville", paru en 2022. Il a enquêté plusieurs mois dans les villes remportées par les écologistes. A l'issue de la conférence de presse, il commente : "tout ça pour ça... Je pensais qu'ils tenteraient un coup politique, qu'ils afficheraient un discours offensif, qu'ils passeraient un message national, d'autant que Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, est venue spécialement pour l'occasion. Ils pouvaient profiter de l'occasion pour montrer leur force dans le contexte actuel. Mais au final, ils ont simplement essayé de montrer qu'ils allaient dans la même direction".
Perte de visibilité médiatique
Il y a deux ans, durant les mois qui ont suivi leur élection, les Verts étaient au centre de l'attention médiatique. Les polémiques sur le Tour de France jugé "polluant et machiste", sur l'absence de viande à la cantine à Lyon, ou sur le sapin de noël décrit comme "un arbre mort" par le maire de Bordeaux, semblent désormais bien lointaines. Aujourd'hui, les maires EELV semblent sortis du paysage médiatique. A regret ? A ce sujet, Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, plaisante : "vous devez être déçus parce que des polémiques sur les maires écologistes, je n'en vois aucune. Il faudrait quand même que vous vous remettiez au boulot pour faire parler de nous !"
Pour Aurélien Martinez, cette plaisanterie sonne comme un aveux : "Bruno Bernard tente un trait d'humour, mais il y a sans doute une part de sincérité. Ces polémiques, elles plaçaient les Verts au centre de la vie politique. Depuis, ils ont été éliminés brutalement de l'élection présidentielle, et ils se retrouvent maintenant dilués dans la Nupes. Ils essaient de revenir sur le devant de la scène, mais l'enthousiasme est très mesuré."
Travailler ensemble
Au delà de la conférence de presse, les élus d'Annecy, Besançon, Poitiers, Tours, Grenoble, Strasbourg, Bordeaux et Lyon notamment, ont passé deux jours ensemble dans la capitale des Gaules. Loin des caméras, ils devaient échanger entre eux et coordonner leurs politiques. S'ils n'avaient pas de programme unique au moment des municipales de mars et juin 2020, les maires assurent être en contacts réguliers.
Une photo côte à côte sur les berges du Rhône, et une ambition commune : "on est là pour changer la vie des gens au quotidien et changer l'avenir à partir de nos territoires", affirme le maire d'Annecy François Astorg. A défaut de visibilité, leurs résultats sur le terrain pourraient bien conditionner leur avenir politique.