Il avait fièrement arraché ou conservé la ville aux dernières municipales mais au 1er tour de l’élection présidentielle, c'est le vote Mélenchon qui est arrivé en tête à Lyon. Comment Grégory Doucet analyse le retournement de situation ?
Pour le politologue Rémi Lefebvre, "le vote utile a été central, il a tout emporté mais la campagne atone de Jadot a aussi joué".
"Yannick Jadot n'a pas réussi à imposer le thème de l'écologie mais il n'a pas réussi non plus à être propriétaire exclusif de ce thème. La domination de Jan-Luc Mélenchon est forte dans toutes les métropoles, c'est une vraie nouveauté du scrutin", ajoute-t-il.
A Lyon, "le pragmatisme"
Dans la capitale des Gaules, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 31,06% des voix, juste derrière Macron (31,8%) mais loin devant l'écologiste Jadot (7,67%).
L'insoumis "a été pour énormément de personnes celui qui incarnait le mieux la lutte contre le réchauffement climatique et un engagement fort sur le climat", considère le maire Grégory Doucet.
Selon lui, "les gens ont simplement été pragmatiques, ils ont souhaité que leur vote soit le plus efficace possible sur cette thématique-là. On ne peut pas leur en vouloir, même si bien évidemment je regrette que ce choix ne se soit pas porté sur Yannick Jadot, qui sur le plan du climat avait un programme à la hauteur des enjeux".
"L'une des premières leçons que l'on peut tirer c'est la nécessité de refonder un grand parti de l'écologie politique. Aujourd'hui on a constitué un pôle écolo, c'est bien, mais on a besoin de le consolider, d'avoir une offre politique très claire. Les partis de gauche doivent probablement aussi s'interroger", a avancé le maire de Lyon.
A Grenoble, la "dynamique impressionnante" de Mélenchon
Pour Eric Piolle, maire de Grenoble, où l'insoumis a obtenu 38,94% des voix, devant Emmanuel Macron (25,31%) et très largement devant Yannick Jadot (8,95%), l'insoumis "a montré une dynamique impressionnante".
"Il est en capacité de rajouter des chaises autour de lui pour qu'on arrive à faire voter les gens le 24 avril et qu'on leur donne une perspective de débouché politique, pour que ce vote qui va tordre les tripes à beaucoup ait un sens pour la suite, et ne soit pas juste de filer les clés à Emmanuel Macron pour 5 ans", analyse l'élu qui avait été battu à la primaire des écologistes pour la présidentielle.