Philippe Katerine est le parrain de l’édition 2023 de la Fête des Lumières. Le chanteur compositeur est également plasticien. Dans sa jeunesse, il a fait une école d’arts plastiques. C’est durant le confinement qu’il a créé Monsieur Rose, un personnage aussi attachant qu’il en impose.
Durant le confinement, au moment de la pandémie du Covid, Philippe Katerine consacrait une grande partie de son temps à ses enfants. C’est à cette époque, un peu par hasard, qu’il a inventé des personnages en jouant avec de la pâte à modeler. Les Mignons étaient nés. Avec un mouvement artistique typiquement katerinien : le mignonisme.
Aujourd’hui, ils sont une dizaine de petits et énormes bonhommes posés sur le gazon du parc de la Tête d'Or qui nous regardent fixement, les mains en avant, marqueur de la distanciation sociale au temps du confinement. La façon pour ces bonshommes d’exprimer leur frustration de ne pouvoir sortir. Pour la fête, ils ont été rebaptisés “la Rose Family.”
Les Mignons heureux d'être présentés à Lyon
“Dès qu’ils sont de sortie, les membres de la Rose family sont contents ! Parce que sinon, ils sont dans un hangar la plupart du temps, où il n’y a pas de fenêtres. Ce n’est pas drôle pour eux.
Ils sont heureux de pouvoir voyager, et c’est un grand honneur pour eux et pour moi.
Ce personnage est né de la paranoïa, d’un cri. Il a envie de communiquer. Ses formes sont avenantes, on a envie de le toucher, ses formes sont généreuses et confortables, il donne le sourire aux personnes qu’il côtoie.”
Les Mignons dans le clair-obscur de la fête
“Les Mignons se prêtent bien à un événement comme la fête des lumières. Parce que l’idée de cette fête, si j’ai bien compris, est de se promener en nombre dans l’obscurité en étant quasi uniquement éclairé par les œuvres qui sont exposées. C’est quelque chose d’assez extraordinaire dans ce processus. C’est comme quand on va au cinéma, c’est l’écran qui éclaire le public dans la salle. C’est bouleversant. Là aussi, il y a une émotion et cette configuration correspond tout à fait au cadre pour exposer ce genre de personnages.”
La bande-son remet le son, on adore !
"Je remets le son, j’adore est interprété par l’orchestre philharmonique de Radio France. Du grandiose, du lyrisme, de l’élan. Ces chansons que j’ai sélectionnées expriment la plupart du temps des blessures, des choses mal vécues. C’est souvent cette dichotomie qui me tient. Et quand on coupe le son, ferme-t-on les lumières ? Peut-être, je l’ignore.”
La cicatrice sur le cœur
“Ces cicatrices que l’on peut voir sur tous les bonshommes, ça parle de moi. J’ai été opéré du cœur quand j’étais petit. Normalement, je ne devrais pas être en vie, j’ai une cicatrice sur le torse à cet endroit-là. Mais d’une manière générale, tout le monde a une blessure au cœur, le petit chagrin de tout le monde...”