Un ravageur menace les palmiers. Ce sont les larves d'un papillon venu d'Amérique latine. Le Papillon du palmier a été aperçu dans plusieurs jardins de l'agglomération lyonnaise et du Rhône. Les signalements se multiplient. Problème : ce lépidoptère n’a pas de prédateur connu.
"Paysandisia archon" est un papillon originaire d’Uruguay et d’Argentine. Ce lépidoptère aux larves tueuses de palmiers est arrivé il y a une petite dizaine d'années dans les départements du Rhône et de l'Ain. Le phénomène inquiète.
Signalement dans l'Ouest lyonnais
En provenance du sud de la France, cet insecte exotique invasif remonte le long de la vallée du Rhône. Cette espèce a été introduite par accident en Europe et elle y prospère, notamment faute de prédateurs. Les signalements se multiplient. À Sainte-Foy-lès-Lyon, Jean-Yves Barbier, président de l'association générale d'urbanisme et de protection de l'environnement (Agupe), traque le lépidoptère. Et il ne cache pas son inquiétude. Un spécimen de "Paysandisia archon" lui a été signalé pour la première fois dans le quartier de Beaunant, fin juillet, par un habitant. C'est la première observation de cette espèce à Sainte-Foy-lès-Lyon. "C'était à craindre il y a 4 ou 5 ans et maintenant, c'est là. Et maintenant, cela va certainement se développer", déplore le Fidésien. Depuis quelques années, d'après les observations, la présence de l’insecte ravageur semble s'étendre dans le département. Mais il avait plutôt été observé jusqu'à présent dans l'Est Lyonnais.
Palmiers en danger
Le papillon du palmier est reconnaissable notamment à sa grande taille : il peut mesurer de 9 à 11 centimètres de diamètre. Ses ailes antérieures sont de couleur bronze striées de brun. Ses ailes postérieures sont orangées avec des taches noires et blanches. La femelle pond jusqu'à 200 œufs par saison. Les larves, qui creusent des galeries, vont pénétrer jusqu'au cœur de l'arbre pour s'y nourrir. Le palmier est alors fragilisé. La larve passe jusqu'à deux ans à dévorer le tronc, jusqu'à sa métamorphose.
La menace a été repérée depuis plus de deux ans dans le jardin botanique du parc de la Tête d'Or, à Lyon. Les jardiniers en charge des lieux ont pris le problème à bras-le-corps pour protéger ces plantes exotiques. Les palmiers du jardin botanique sont donc traités avec des méthodes biologiques cinq fois par an.
Mais il faut savoir qu'un autre ravageur des palmiers sévit aussi depuis 2006 en Europe méditerranéenne : le Charançon rouge.