Pour le troisième samedi consécutif, une Marche des libertés a lieu au centre de Lyon, à l'appel du Collectif "Non à la loi sécurité globale". Le point final de cette manifestation sera la place Bellecour, ce qui inquiète les commerçants, qui n'en veulent pas.
[ Réactualisé le 15 décembre 2020]
Vingt-trois policiers et gendarmes ont été blessés lors de cette manifestation, notamment par des jets de projectiles. Huit personnes ont été interpellées à Lyon samedi 12 décembre, en marge du rassemblement contre la loi de Sécurité globale. C'est le bilan établi par la Sûreté publique du Rhône. Les trois hommes présentés lundi 14 décembre en comparution immédiate ont été condamnés à 105 heures de travaux d'intérêt généraux (TIG) et laissés libres.
Un jeune homme de 19 ans, demeurant à Tassin-la-Demi-Lune va devoir répondre de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, et de "participation à un groupement formé en vue de commettre un délit". Même chose concernant un jeune de 22 ans demeurant à l'Arbresle, également poursuivi pour dégradations de biens en réunion. Le troisème individu de 29 ans, présenté à la justice, est originaire de l’Ain.
Selon la Préfecture, environ 2000 personnes participent à ce mouvement, à l'appel d'un Collectif réunissant plusieurs dizaines d'organisations (Ligue des droits de l'Homme, Attac, syndicats, associations écologistes, Gilets jaunes, organisations étudiantes...). Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu au niveau de la rue de Bonnel. Comme à chaque manifestation depuis 3 samedi, des échanges de projectiles et de tirs de lacrymogène se sont produits. L'ensemble étant surveillé par un hélicoptère qui survole Lyon.
La manifestation s'est achevée Place Bellecour après de nombreuses dégradations et des affrontements d'une heure avec les policiers. Sept personnes ont été interpellées. Les organisateurs revendiquent 5000 participants et n'appellent pas à manifester à nouveau avant le mois de janvier 2021
#Manifestation à #Lyon
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) December 12, 2020
Des individus extrêmement violents s’en prennent aux forces de l’ordre, dégradent du mobilier urbain & tentent de piller des #commerces.
➡️5 d’entre eux ont déjà été interpellés. Tenez-vous éloignés de ces individus dangereux.@PoliceNat69@Gendarmerie_069
Le parcours prévu par les manifestants a pris son départ à 15 heures place Maréchal Liautey dans le 6ème arrondissement. Le défilé emprunte ensuite le quai Augagneur, puis le pont de la Guillotière, avant de rejoindre la place Bellecour.
La police charge les environ 200 personnes organisées black blocs situées devant la banderole de tête.
— Laurent Burlet (@LaurentBurlet) December 12, 2020
Confusion. Le cortège repart #StopLoiSécuritéGlobale #Lyon pic.twitter.com/mALXRxHOId
La préfecture a publié un arrêté afin d'interdire la manifestation dans une bonne partie de la Presqu'île, entre midi et 20h, indiquant que les "scènes de violences perturbent grandement l'activité économique". Les participants n'ont donc légalement pas accès à la place des Terreaux, la rue Antoine de St Exupéry, et les rues situées entre les Terreaux et Bellecour.
Du fait des violences survenues lors des derniers rassemblements contre le #PPLSecuriteGlobale, le préfet met en place un périmètre d’interdiction de #manifestation le samedi 12 décembre 2020 de 12h à 20h dans une partie de la presqu’île de #Lyon. pic.twitter.com/4atvGmt7oQ
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) December 11, 2020
De leur côté, les commerçants de la Presqu'île expriment leur mécontentement et ne se contentent pas de cette mesure. Ils ont réclamé -en vain- que le cortège évite le secteur de la place Bellecour.
" Nous sommes desormais au delà de la résilience ou de la patience infinie pour notre territoire et ses acteurs économiques qui revivent ça inlassablement comme un jour sans fin. Pour ce samedi 12 décembre, la Presqu'île se lève et dit non." commente le directeur de "Tendance presqu'île" Clément Chevallier : "A chaque fois, ça se finit entre 16h et 19h, plus aucun client, hélicoptère, lacrymo.. etc...On sait pertinemment que cela va mal se terminer encore une fois. On a été reçu par le préfêt hier matin, et il nous a répondu qu'il était impossible de faire atrement. On prend acte mais on n'est pas satisfaits. Il faut trouver une solution un jour ou l'autre. Ca fait deux ans que ça dure et que cela concerne toujours les mêmes quartiers de la ville. Les commerçcants et les habitants ne peuvent pas vivre comme ça éternellement." ajoute-t-il.