Elle trône fièrement en plein milieu de la Place Bellecour en centre-ville de Lyon depuis 1825. La statue de Louis XIV va faire l'objet de travaux de restauration. Des travaux de grande ampleur. Ils vont durer un an.
Le Roi-Soleil va devoir poser pied à terre. Installée en plein centre-ville de Lyon depuis 1825, sa statue a subi les affres du temps et des dégradations volontaires. Fissures, oxydation, fragilisation du socle… Les raisons ne manquent pas. Après une campagne de diagnostic réalisée en 2019, le constat était sans appel.
Louis XIV se porte plutôt bien, c'est sa monture qui est en moins bon état !
Antoine Amarger,restaurateur de statues, en 2019
Soumise aux aléas climatiques comme le vent, le gel ou la pluie, la structure de marbre et de bronze s'est abimée. Un budget de 1.45 million d'euros sera nécessaire pour reprendre l'ensemble de l'œuvre de Lemot.
De gros travaux de restauration vont être entrepris sur le bronze du cheval et sur le marbre qui sert de piédestal. Dès cette semaine du 15 mai 2023, des palissades de chantier seront installées. Elles seront ouvertes par endroit, pour laisser place à des fenêtres, "afin que le public puisse suivre l'évolution des travaux".
La statue sera "déposée" en juillet prochain puis "reposée" sur son socle avant la fête des Lumières (en décembre). Fin du premier acte.
Un an de travaux
Après la restauration du bronze et le remplacement de la dalle haute, il faudra s'atteler à la restauration puis à l'aménagement de l'estrade qui borde la statue. Cette phase des travaux devrait durer jusqu'en avril 2024.
Une histoire lyonnaise
Une première statue, représentant le Roi-Soleil, fut érigée en 1713, mais fut détruite pendant la Révolution. Selon le ministère de la Culture, dès 1818, "les Lyonnais émirent le vœu d'une nouvelle statue équestre, dont le dessin et la fonte furent confiés au sculpteur lyonnais Lemot, auteur du «Henri IV» du Pont Neuf à Paris". L'ensemble, composé d'une base en marbre de Carrare et de la statue de bronze, pèse près de 30 tonnes.
Un cavalier sans étriers
La légende, à Lyon, raconte que le sculpteur se serait suicidé en réalisant qu'il n'avait pas doté le roi d'étriers à ses pieds. Contre-vérité, puisque le roi est représenté montant à cru "à la romaine", c'est-à-dire : sans étriers !
En 2020, un groupe, le gang des humoristes lyonnais, avait profité de la rumeur pour ajouter des étriers provisoires au cavalier.