Lyon : l'appel à l'aide des "Essentiels", les Indépendants rassemblés sur la place Bellecour

Ce 23 novembre, des centaines de personnes étaient rassemblées place Bellecour pour protester contre les mesures imposées par le confinement. Des commerçants indépendants, des restaurateurs... Un cortège s'est élancé en direction de l’Hôtel de Ville de Lyon où une délégation devait être reçue.

Une nouvelle manifestation des Indépendants est organisée ce lundi 23 novembre à Lyon, à la veille de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron. Les Indépendants de Lyon organisent aujourd'hui l’acte 3 de leur mobilisation contre les mesures de fermeture imposées par le confinement. Une mobilisation pour la survie de leurs entreprises. 

"Les Essentiels" lancent un  S.O.S. tricolore... 

Ces Indépendants se sont baptisés "Les Essentiels"... Ce sont des commerçants, mais aussi des restaurateurs ou encore des patrons de boîtes de nuit. Ils se sont donnés rendez-vous sur la place Bellecour en début d'après-midi, invités à se rassembler aux couleurs du drapeau tricolore. Une action en bleu, blanc et rouge qui rassemble près de 500 personnes. Chaque couleur est représentative d’une corporation. En bleu, les commerçants indépendants. En blanc, la corporation des restaurateurs, bars, hôtels et discothèques. En rouge, les représentants de l'événementiel et des spectacles. 
Parmi les organisateurs de l'évènement figurent les Toques Blanches Lyonnaises, l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Rhône (UMIH), le collectif Les Essentiels ou encore la Fédération Nationale de l'Habillement. 
L'appel à manifester a été déclenché sur les réseaux sociaux. Après le noir, ils avaient opté pour le bleu, le blanc et le rouge. Les Indépendants ont lancé un SOS "tricolore" pour alerter sur le risque de voir mourir leurs activités et réclamer l'aide de l'Etat pour éviter de déposer le bilan.
Un cortège a ensuite pris la direction de l’Hôtel de Ville où une délégation devait être reçue en fin d’après-midi.

Lors de l'acte 2, le 16 novembre, la manifestation des Indépendants avait réuni près de 1.300 personnes entre la place Bellecour et la préfecture du Rhône. Des manifestants, vêtus de noir, en signe de deuil. Le mot d'ordre de cette action avait été le suivant : "Laissez-nous travailler !". Même slogan lors de l'acte 1 du mouvement qui s'était traduit par un rassemblement devant la préfecture du Rhône. 
 

 

Des Indépendants qui appellent l'Etat à la rescousse

La créatrice Anne Delaigle fait partie des manifestants. Installée au coeur de Lyon, elle a lancé sa marque de vêtements en cuir et peau lainé il y a 27 ans. "On est vraiment à l'arrêt depuis le reconfinement. On n'a plus de ventes au détail et on n'a plus d'expéditions chez nos clients," explique-t-elle. Ses clients sont des boutiques de prêt-à-porter mais aussi les magasins des stations de skis. Tous sont fermés depuis le 29 octobre.
La créatrice sait que leur réouverture ne lui permettra pas d'écouler la totalité de son stock. Comme ses collègues, travailleurs indépendants, elle appelle l'Etat à la rescousse. "On a besoin que l'Etat contraigne les assurances à nous indemniser de nos pertes d'exploitation. Et on a besoin de protéger les indépendants en protégeant leur statut et en leur donnant l'ouverture de droits au chômage," déclare-t-elle. Seuls deux des six salariés de son entreprise sont présents dans les locaux. Les autres sont au chômage partiel. 
 

Fonds de solidarité : formulaire en ligne depuis le 20 novembre

Pour aider les petites entreprises et les trois millions d'Indépendants, le gouvernement a mis en place en mars le fonds de solidarité, qui prévoit le versement d'une indemnité mensuelle pour compenser une partie de leur perte d'activité. Mais en juillet, l'accès à ce dispositif a été limité aux secteurs les plus sinistrés, comme la restauration ou l'événementiel, excluant 2 millions d'entrepreneurs. Face à la mobilisation d'organisations de défense des Indépendants, au second confinement, l'exécutif a finalement élargi le fonds de solidarité.
Cette aide est désormais ouverte à toutes les entreprises de moins de 50 salariés, dès lors que leur perte de chiffre d'affaires atteint au moins 50%, et pour un montant maximal de 1.500 euros par mois. Elle est plus importante pour les secteurs les plus pénalisés.

Trois jours après l'ouverture des demandes en ligne, 186.000 formulaires ont été soumis pour percevoir cette aide. Les entrepreneurs éligibles pourront formuler leur demande comptant pour novembre à partir du 4 décembre, selon le site impots.gouv.fr.

Avec le reconfinement depuis le 30 octobre, la fermeture de nombreux magasins, des restaurants, ainsi que la suspension des spectacles et événements culturels pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, le nombre d'entreprises éligibles devrait être beaucoup plus important.