A la fin janvier, les réfugiés de la région de Lyon, qui demandent asile à la France, pourront le faire dans une salle d'une juridiction administrative face à 2 écrans. On appelle cela une vidéo-audience désormais autorisée par la loi du 10 septembre 2018.
Trois chaises face à deux écrans et un micro. Voilà à quoi va ressembler désormais l'univers d'un réfugié, lorsque sa demande sera instruite par la Cour Nationale du Droit d'Asile, située à Montreuil près de Paris. Pour les magistrats de cette cour spécialisée comme pour les juges administratifs, c'est une manière de rapprocher les demandeurs d'asile de la juridiction.
Mais pour les avocats, c'est un recul dans la prise en compte de l'histoire particulière de chacun des demandeurs. Car certains ont été victimes de violences voire même de tortures. Et leurs souffrances et leurs craintes seront difficilement "entendables" via un écran.
Le barreau de Lyon s'est d'ailleurs fortement opposé au projet. Les avocats spécialisés demandent plutôt que les magistrats se déplacent dans les juridictions.