La célèbre Brasserie Georges à Lyon, rouvre ses portes après 3 mois de fermeture à cause de l'épidémie de Coronavirus. L'établissement aura investi 35 000 euros pour adapter le protocole sanitaire à ses 850 mètres carrés.
"La première (fameuse) choucroute est servie !" depuis 3 mois que la brasserie Georges était fermée, pour cause de crise sanitaire liée au Covid 19. L'une des plus grandes brasseries d'Europe, a enfin accueilli une cinquantaine de clients ce lundi 15 juin à midi à Lyon.
Avant le confinement, l'établissement faisait 1 200 couverts par jour. Selon Jacky Gallmann, "il faudrait au moins 550, 600 couverts par jour pour ne pas perdre de l'argent, et pour retrouver l'effervescence du lieu."
"Normalement, à cette heure-là, c'est blindé... Là, c'est quand même timide", relève Frédéric Lafay, client régulier depuis trente ans, qui y voit l'effet du "stress collectif".
Mais Jacky Gallmann reste optimiste. "Cette brasserie, on l'appelle souvent La Vieille Dame. Elle existe depuis 180 ans. Elle a connu deux guerres, trois Républiques et elle est toujours là. On sera là pour la porter et pour que l'histoire continue de s'y dérouler".
L'établissement aura investi 35 000 euros pour adapter le protocole sanitaire à ses 850 mètres carrés, selon son directeur Jacky Gallmann.
Un coût nécessaire pour surmonter le "traumatisme" d'une fermeture "brutale"
"Tous les matins, je traversais cette salle vide, ça me faisait des frissons dans le dos", confie M. Gallmann. En coulisses, des armoires de désinfection permettent de nettoyer les uniformes des serveurs, qui se changent toutes les quatre heures. Ils sont aussi équipés de petites visières ajustées à leur bouche. Autres changements : à l'entrée, un portique de désinfection et une caméra thermique. "Ça rassure", estime Daniel Leymin, 71 ans. "J'ai pris ma température, si j'avais eu de la fièvre, je serais reparti", assure-t-il, en dégustant une entrée de lentilles.
Attablée avec sa petite-fille, Geneviève Beaujolin, 71 ans, attend sa choucroute royale. "Je ne voulais pas rentrer chez moi avant de manger une choucroute à la brasserie Georges !" raconte retraitée lyonnaise, désormais installée en Italie.
"J'étais une habituée il y a quarante ans de ça. A peine rentrée ici, j'ai ressenti cette même chaleur, c'est magnifique", ajoute-t-elle, en désignant les grands lustres Art Déco au plafond.
"J'aime l'ambiance, la décoration et les gens toujours classe", sourit Daniel, un autre habitué, en suivant du regard le ballet des serveurs en tenue, dont le nombre a été réduit : seuls 30% des effectifs ont été mobilisés lors de cette première journée, pour 350 places assises, contre 600 habituellement.