Toujours favori des sondages pour la primaire de la droite, Alain Juppé, qui a tenu jeudi son deuxième meeting de campagne à Lyon, résiste aux attaques et se montre plus mordant face à Nicolas Sarkozy, ironisant volontiers dans "la capitale des gaules"
Devant Laurent Wauquiez, le président LR de la région Rhônes-Alpes-Auvergne, président par intérim du parti, et soutien de Nicolas Sarkozy, le maire de Bordeaux ne s'est pas privé d'une boutade notant qu'il se trouvait dans "la capitale des Gaules", allusion transparente aux récents propos de Nicolas Sarkozy sur les Gaulois.
Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, veut un "Etat fort" face "aux périls" mais aussi un Etat "discret et modeste" pour l'économie et l'emploi, a-t-il affirmé jeudi lors de son deuxième meeting de campagne.
"Je veux un État fort, puissant, là où lui seul peut agir, et nous en avons plus que jamais besoin face à la montée des périls. Mais je veux aussi un État discret et modeste, là où d'autres sont plus efficaces que lui, au service de l'économie et de l'emploi", a lancé le maire de Bordeaux, dans la "capitale des Gaules" comme il l'a souligné dans une allusion transparente aux récents propos de Nicolas Sarkozy sur les Gaulois.
Invité de marque de la soirée, le député LR Hervé Mariton, qui a annoncé son ralliement la veille, faute d'avoir pu se présenter à la primaire. Fervent opposant au mariage d'homosexuels, promoteur d'idées "libérales" et "conservatrices" a-t-il dit, M. Mariton a salué le "sérieux" et le "refus des postures démagogiques" d'Alain Juppé.
"On dit qu'il y a des électeurs de la gauche et du centre - je ne connais aucun candidat qui ait jamais refusé des électeurs", a-t-il dit. Il a répété son principal désaccord avec Hervvé Mariton sur l'abrogation de la loi Taubira, ce qui a suscité quelques sifflets dans l'assistance. "Nous allons faire la route ensemble jusqu'au 20 et 27 novembre et sans doute au-delà", lui a lancé M. Juppé.
"Nous n'aimons, ni toi ,ni moi,les robinets d'eau tiède"
L'ex-Premier ministre a développé ses propositions sur la sécurité, la justice, le terrorisme, déjà connues. Parfois accusé d'angélisme, il a martelé qu'il serait"inflexible" avec "toutes les dérives d'inspiration salafiste"."Je ne ferai pas de démagogie anti-fonctionnaires", a aussi dit celui qui prévoit
de supprimer de 250.000 à 300.000 postes de fonctionnaires. "Notre fonction publique n'est pas managée", a-t-il dit, expliquant qu'il fallait "adapter les effectifs en tirant les leçons de cette modernisation de l'administration".
Evoquant la suppression du service militaire par Jacques Chirac, il a invité le public à "avoir ce soir une pensée affectueuse pour lui".Il a distribué quelques piques à gauche et à droite. "Je veux rendre à la fonction présidentielle sa dimension, son exigence, sa dignité, trop souvent mises à mal ces dernières années", a-t-il dit. A l'attention de François Hollande: "il n'avait pas promis qu'il ferait venir un banquier de Rothschild comme ministre de l'Economie".
Et s'adressant à Laurent Wauquiez, président LR de la région Rhônes-Alpes-Auvergne, président par interim de LR, et soutien de Nicolas Sarkozy: "Nous n'aimons pas, ni toi ni moi, les robinets d'eau tiède".