Lyon : le castor, marqueur de biodiversité, de retour en centre-ville

Après plusieurs mois de fonctionnement, une ligne de gabions arrimés à une berge du Rhône dans le quartier de la Guillotière, a attiré plusieurs espèces animales quasiment disparues du centre-ville de Lyon. Et notamment le castor mais pas seulement. Une installation qui récrée de la biodiversité.

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On l'appelle le Gabiodiv. De "diversité" et "gabion", nom traditionnellement utilisé pour désigner des casiers. Ceux du Gabiodiv ont été installés en décembre dernier par une association naturaliste "Des Espèces Parmi Lyon". L'idée de ce procédé : restaurer les milieux aquatiques en zone très urbanisée en offrant des habitats naturels à des espèces qui se sont faites rares.

Le Gabiodiv du 7e, bien solidement amarré à la berge du Rhône, entre piscine et pont de la Guillotière, est composé de galets pour les invertébrés et de fagots de branchages au milieu desquels ont poussé des saules, quelques roseaux et des plantes à fleurs.
Très attendues, quelques espèces de libellules ont fait leur apparition. Il en existe 63 différentes bien au nord de Lyon. Et d'autres insectes comme le moro-sphinx. Sous les fagots, sont également apparus des alevins de brochet, une espèce de poisson quasiment disparue du Rhône en ville. 

 

La moustache du castor

Pendant le confinement, les dirigeants de l'association ont reçu un message - qui les a mis en joie - parlant de "ragondins". Avec une permission spéciale, ils sont allés vérifier, ont même posé une webcam pour découvrir - comme ils le pensaient - qu'il s'agissait en fait de castors !

On savait que des castors se retrouvaient régulièrement à hauteur de Gerland et de la Mulatière. Et une colonie s'est aussi installée il y a quelques années à Miribel. Mais entre les deux, point de rongeurs. En fait, il semble que le castor ait fait du Gabiodiv un point d'arrêt et de restauration, un peu comme une aire pique-nique d'étape !
 

On a vu les premiers castors qui utilisent le gabion non pas comme un habitat pour se reproduire et dormir mais plutôt comme ce qui pourrait ressembler à une aire d’autoroute !", détaille Matthieu Coumoul, bénévole de l'association.  "Ils passent, ils se nourrissent de jeunes pousses de saule qu’on a plantées et aussi du bois qu’on a laissé. Et ils repartent ensuite plus loin.  On a observé aussi d’autres espèces qu’on connaissait déjà et qui sont plus ou moins fréquentes comme le cygne tuberculé, qui a profité du gabion pour s’installer plus durablement. Et le héron cendré qu’on voit relativement régulièrement sur le gabion.


La période de sorties restreintes a sans doute largement favorisé les nouvelles habitudes des castors sur leur route vers Miribel. Mais depuis le déconfinement et le retour massif de promeneurs-fêtards sur les quais, il a simplement changé ses horaires de passage, délaissant le coucher du soleil.


D'autres projets pour la biodiversité


Ce mardi 30 juin, les bénévoles de l'Association des espèces Parmi Lyon sont venus poser de nouveaux panneaux, expliquant l'objectif de leur installation, accompagnée et soutenue par La Métropole de Lyon et Voies Navigables de France.
Et ces jeunes entomologistes ont également procédé à un relevé très précis de la flore (pour enlever des espèces invasives comme la Renouée du Japon") et de la faune, découvrant au passage que le petit brochet avait déjà commencé ses prédations sur d'autres petits poissons à peine plus petits que lui : les chevesnes.

L'association souhaiterait désormais étendre cette installation ou en construire ailleurs. Mais dans les instruments en faveur d'une plus grande biodiversité en ville, elle a aussi un projet sur les berges de Saône autour des anciens chemins de halage : 
 

On s’est rendu compte de l’enjeu incroyable qu’il y avait à protéger nos cours d’eau» explique avec enthousiasme Quentin Brunelle, l’un des fondateurs de l’association. «Et notamment ceux qui sont complètement bétonnés. Maintenant qu’on a trouvé un exemple de solution, on peut mettre ça en place quasiment partout. On a aussi beaucoup travaillé sur les bords de Saône dans les 5e et 9e arrondissements et on s’est aperçu du potentiel que pouvaient représenter les anciens chemins de halage, c'est-à-dire les bas-ports que l’on trouve en bordure de cours d’eau. On a fait un inventaire et on a déjà trouvé une quinzaine d’espèces de libellules dans ces secteurs-là qui sont complètement délaissés, sur lesquels on a mis une couche de béton et qui sont dévalorisés alors qu’ils représentent un enjeu énorme. Notre idée c’est de restaurer complètement ces espaces, de les rouvrir au public. Et donc de concilier à la fois ce rôle sensibilisateur d’un aménagement et le côté protecteur par rapport aux espèces animales et végétales qui pourraient s’y établir.

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Reste à convaincre la nouvelle gouvernance de la Métropole de Lyon remportée par Europe Ecologie les Verts dimanche 28 juin au second tour des élections municipales. 
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