Lyon : une cérémonie officielle pour le 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz

Ce dimanche 26 janvier, en fin de matinée, à Lyon, une commémoration du 75è anniversaire de la libération d'Auschwitz avait lieu au pied de la statue du Veilleur de pierre, place Bellecour. Des officiels et des anonymes, étaient réunis autour de deux rescapés, Marc Bloch et Benjamin Orenstein.

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Parmi les rescapés du camp d'Auschwitz, Benjamin Orenstein et Claude Bloch, deux grands témoins qui étaient présents à Lyon pour cette commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Ils avaient respectivement 18 et 15 ans lorsqu'ils sont arrivés dans ce camp.

"On est les derniers avec Monsieur Orenstein à témoigner. A Lyon, on reste trois rescapés," explique Claude Bloch. 

Ce rescapé des camps de la mort effectue encore de nombreux interventions notamment dans les collèges. Il témoigne depuis 1995 devant les jeunes et ne se ménage pas. Il doit encore intervenir dans une cinquantaine d'établissements cette année. Il ne compte plus les nombreux voyages d'accompagnement effectuer à Auschwitz pour que la mémoire ne s'efface pas. Mais aujourd'hui, il est perplexe. "J'ai entendu à la télévision que des hommes de 30 ou 35 ans n'avaient jamais entendu parler de la Shoah. Une fois qu'on aura disparu, malheureusement, s'il n'y a pas des jeunes pour relayer...". Il est rentré à Lyon, à l'âge de 16 ans et demi et a essayé de mener une vie normale. Sa présence à Lyon ce jour était incontournable.
 

"La Shoah est en moi, je vis au quotidien avec la Shoah !"


Benjamin Orenstein, né en 1926 en Pologne, est aussi l'un des derniers rescapés du camp d'Auschwitz. Présent ce dimanche matin à Lyon, pour la cérémonie officielle du 75ème anniversaire de la libération de ce camp de la mort, le nonagénaire n'aurait voulu manquer ce rendez-vous pour rien au monde. 

"Aussi longtemps que je vivrai et que je pourrai me déplacer, même en me traînant à quatre pattes, je ferai acte de présence. Pour moi, c'est très important," assurait ce matin le rescapé. "La Shoah est en moi, je vis au quotidien avec la Shoah !" explique Benjamin Orenstein. "On vivait dans la peur au quotidien, jour et nuit. Et la peur laisse des traces à tout jamais." A ceux qui lui demandent s'il n'est pas temps de tourner la page, il répond : "Je ne peux pas tourner la page, j'ai perdu toute ma famille, je suis le seul et unique survivant. Alors comment oublier ?"
Ce rescapé a perdu toute sa famille, victime de la barbarie nazie. Il n'a jamais revu ses parents, ses trois frères et sa soeur. Ce camp de concentration et d'extermination, Benjamin Orenstein le qualifiait de "plus grand cimetière juif du monde".

Durant plusieurs années, il a également témoigné dans les établissements scolaires et accompagné des collégiens de la région à Auschwitz. Une démarche pour préserver la mémoire et pour lutter contre le négationnisme. Une équipe de France 3 Rhône-Alpes l'a suivi lors d'une de ces visites en compagnie de collégiens en 2005.
  • Le reportage d'archive de France 3 Rhône-Alpes


Bientôt un mémorial de la Shoah à Lyon ? 

A Lyon, une association a été créée pour porter le projet de création d'un mémorial de la Shoah. Elle rassemble notamment des représentants de rescapés, l'Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, le CRIF Auvergne-Rhône Alpes mais aussi des acteurs locaux et des personnalités de la société civile. Le projet a été présenté en septembre dernierL'idée étant d'ériger un monument commémoratif au cœur de la "capitale de la Résistance". Ce projet de mémorial a été évoqué durant la cérémonie ce dimanche matin, notamment durant le discours de Jean-Claude Nerson, président de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz-Birkenau et des camps de Haute-Silésie. Il a notamment insisté sur l'importance des commémorations, nécessaire à la transmission, notamment aux jeunes générations : "afin que de tels faits ne se reproduisent plus, il faut consolider l’avenir de notre civilisation à travers deux piliers. Le premier est celui du souvenir, des commémorations qui permettent aux nouvelles générations de connaître le passé et de s’en inspirer pour construire leur avenir," a-t-il expliqué à l'assemblée présente.

Jean-Claude Nerson a remercié la ville de Lyon, Jean-Dominique Durand, adjoint au Patrimoine, aux Anciens Combattants et à la Mémoire, et Jean-Olivier Viout, Procureur général honoraire,  "pour l’aide précieuse qu’ils nous apportent pour la réalisation du monument de la Shoah à Lyon." 

Dans son discours, le maire de Lyon, Gérard Collomb a également réaffirmé l'importance de ce projet de mémorial: "Il nous le faire enfin, en réaffirmant notre détermination à combattre l’antisémitisme sous toutes ses formes, y compris l’antisionisme qui, depuis plusieurs années maintenant, en est la nouvelle traduction." 
 
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