De nombreux dossiers sensibles attendent Pascal Mailhos, le nouveau préfet du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a pris ses fonctions mardi. Il en a fait l'inventaire, affichant une grande volonté d'ouverture, et en même temps, son sens des responsabilités.
"Je veux incarner un Etat proche, modeste et réactif". C'est en ces termes que Pascal Mailhos, nouveau préfet du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, définit l'action qu'il entend mener ici, au lendemain de sa prise de fonctions. Il ira très vite à la rencontre des élus, des forces économiques et des citoyens pour "évaluer les besoins du terrain". Il se dit soucieux de "l'équilibre des territoires". Il a d'ores et déjà programmé un prochain déplacement en Isère et dans la Loire.Le préfet Pascal MAILHOS prend officiellement ses fonctions à #Lyon au cours de deux cérémonies en présence des autorités civiles et militaires, d'élus locaux, d'anciens combattants et de collégiens. pic.twitter.com/L9p90tDp43
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) 6 novembre 2018
Pascal Mailhos rappelle les fortes contraintes budgétaires qui pèsent sur son administration. Ce qui ne l'empêche pas d'évoquer la préèminence de l'Etat dans la prise en charge de la grande précarité. A ce titre, l'hébergement d'urgence sera renforcé dans le Rhône et dans toute la région, notamment dans le cadre du plan "Grand froid".
Le nouveau préfet attend de ses services qu'ils se montrent réactifs chaque fois que la situation, souvent tragique, l'exige. L'ancien préfet de région Occitanie était encore confronté il y a peu aux crues meurtrières du sud de la France. Attentats ou catastrophes naturelles, pour lui, "les services de l'Etat doivent être sur la brèche", en toutes circonstances.
"Laisser place à la discussion"
Ce grand commis de l'Etat affiche volontiers son sens du dialogue dans tous les dossiers qu'il aura à traiter. Après le renoncement officiel à l' A 45, il va lui falloir faire preuve d'une certaine diplomatie pour rétablir le contact avec les élus de la région. Il va convoquer rapidement les groupes de travail qui doivent plancher sur des alternatives à l'autoroute. De la même façon, il entend relancer la concertation sur la question du loup qui divise toujours autant éleveurs et protecteurs de la faune.
Pascal Mailhos fait l'inventaire des nombreux dossiers sensibles qui l'attendent. Il affiche chaque fois la volonté de "laisser le temps à la discussion". Un discours pragmatique dont on ne sait encore s'il s'agit d'une posture dictée par le contexte politique ou d'une véritable aptitude à la négociation.
Plan Loup
Le préfet souhaite « trouver l’équilibre le plus favorable au territoire, entre les gens favorables au Plan loup et ceux qui y sont opposés, ce qui ne va pas de soi ». « J’ai été confronté à la question de l’introduction de l’ours en Occitanie et je sais qu’il faut aller à la rencontre des territoires et miser sur la discussion », rappelle-t-il.
Autoroute A45
Pascal Mailhos s’engage à « réunir rapidement les quatre groupes de travail pour travailler sur des alternatives à l’A45 : Le doublement du pont de Givors, l'amélioration de la desserte ferroviaire entre St Etienne et Lyon, et l'amélioration de l'accès à l'agglomération lyonnaise."
Transports
Sur le dossier du déclassement de l’A6 et l’A7, « un large débat public sera organisé en 2019 », assure-t-il, « ainsi que sur la problématique du nœud ferroviaire lyonnais. »
Hébergement d’urgence
Dans le département Rhône, il promet « 1200 places supplémentaires d’hébergement cet hiver dont 350 places pour le plan grand froid . Sur toute la région, ce sera « 12 000 places pérennes supplémentaires créées et 3 400 places mobilisées pour l’urgence grand froid ».
Derby ASSE/OL
« Je n’exclus pas la présence de supporters stéphanois à Lyon », déclare-t-il. «C’est toujours en discussion, nous avons reçu les représentants des deux clubs. J’espère arriver à une situation acceptable en termes de sécurité. »
Manifestations du 17 novembre
Selon le préfet, « aucune manifestation n’est déclarée pour l’instant dans le Rhône. Nous essayons de rentrer en contact avec les organisations », affirme-t-il, « nous allons préparer cela avec beaucoup d’attention. »