Dans la métropole, chaque soir, une cinquantaine de jeunes mineurs étrangers dort dans la rue. Ils attendent leur tout premier rendez-vous avec l’organisme chargé de les orienter.
Des silhouettes dans l'obscurité, qui déposent leurs cartons. Et y passent leurs nuits. Depuis plusieurs mois, une cinquantaine de jeunes mineurs étrangers dort dans la rue.
En attendant la "MEOMIE"
Un nom mystérieux, qu'ils connaissent tous : la MEOMIE. La Mission d’Evaluation d’Orientation des Mineurs Isolés Etrangers. C'est le premier organisme public qu'ils rencontrent. Il déterminera s’ils sont mineurs ou non, pour les orienter vers une prise en charge spécifique.
Beaucoup d'entre eux ont fait leur demande de rendez-vous, mais ils doivent attendre au moins un mois pour le décrocher. Et aucune solution d'accueil ou d'hébergement n'est prévue durant ce temps où l'administration ne les a pas encore identifiés. Alors ils attendent leur rendez-vous dehors.
Une pétition pour les mettre à l'abris
Des associations viennent en aide à ces mineurs, exclus de tout dispositif public, pour leur fournir des repas en journée. Ces associations et collectifs ont remis une pétition, signée par 800 personnes, aux services de la Métropole de Lyon, pour exiger « la mise à l’abris immédiate de ces mineurs (…), conformément à la loi ».
Un organisme saturé
La MEOMIE explique ce délai d’un mois par une explosion du nombre de demandes qui lui sont adressées. En 2015, 349 demandes de rendez-vous avaient été traitées. En 2017, il y en aura près de 1 000. La Métropole de Lyon répond que des solutions sont en cours d’élaboration, pour permettre que tous ces jeunes soient pris en charge d'ici au mois de novembre prochain.
Notre équipe a suivi le quotidien de certains de ces jeunes qui dorment dehors… Et leurs désillusions.
Reportage de Valérie Benais et Eloïsa Patricio