Alors que la crise, économique et sociale, engendrée par le Covid risque de s'aggraver, le collectif Rebellyon, basé à Lyon, réclame que les expulsions soient repoussées au mois d'octobre au lieu du 10 juillet, date retenue initialement par le gouvernement.
C'est peu dire que les collectifs de défense des locataires sont en colère. Car dans le contexte actuel, avec une crise sociale qui s'annonce pour la rentrée, la date officielle des expulsions des locataires accumulant les impayés n'est plus tenable, affirment les militants de Rebellyon. Aussi, appellent-ils à un rassemblement ce mercredi 17 juin ainsi que les 24 et 27 juin prochain.
Dans un communiqué transmis à la presse, le collectif pointe du doigt l’explosion du nombre de chômeurs au mois de mars (+7%) et en avril 2020 (+20%. Preuve selon les statistiques que "plus de deux mois de confinement ont entraîné une crise économique, alimentaire et du logement", commente un porte-parole du mouvement.
Leur crainte ? Que cette situation ne soit que le début. "Aujourd’hui, nous, locataires ou petits propriétaires sommes étranglés par les crédits, nous sommes coincés entre des ressources qui baissent et des dépenses qui montent."
Et de rappeler qu'au-delà des sans emploi, beaucoup d'étudiants qui vivait de jobs précaires sont à genoux. Sans revenus aucun. Idem pour les retraités modestes qui sont en butte à une gestion critique de leurs porte-monnaie.
Toutes les générations de précaires sont touchées
Selon ses estimations, Rebellyon, qui s'appuie que des études des Economistes avérées, ce sont 6 à 7 millions de personnes supplémentaires qui pourraient de plus pouvoir payer ni loyers ni factures dans les prochains mois. Le nombre de nos expulsions de logement et de coupures de gaz, d’eau ou d’électricité ira d’autant.
En France, indique le porte-parole, la loi rend impossible les expulsions entre le 1er novembre et le 31 mars. Pour lutter contre la propagation du Covid-19, "le gouvernement a dénié prolonger cette trêve hivernale jusqu’au 10 juillet à l’échelle nationale."
Or, à Paris, les trois principaux bailleurs sociaux de la ville ont annoncé qu’ils n’expulseraient personne jusqu’à octobre, faisant la jonction avec la trêve suivante. "A notre sens, c’est le minimum !", fait savoir le collectif qui ajoute que "sur le territoire de la métropole de Lyon, comme partout ailleurs, nous exigeons un arrêt général des expulsions, locatives ou de squats, au moins jusqu’en mars 2021, fin de la prochaine trêve."