Depuis ce jeudi matin a lieu sur la place Bellecour (Lyon) la commémoration pour les 6 millions de victimes du Nazisme mortes dans les camps d’extermination.
Pour le 74 e anniversaire de la journée de commémoration de la Shoah, une tente a été installée sur la place. A l’intérieur, selon la coutume du mémorial Yad Vashem, les lecteurs se succèdent pour citer le nom des Juifs victimes des camps de la mort et de la barbarie nazie.
Les 26, 27 et 28 août, une rafle a lieu dans toute la région. Des adultes, des enfants. Ils sont juifs et étrangers. Ils viennent de tous les départements de la région, des villages où ils ont été cachés. Ils sont rassemblés à Vénissieux dans des baraquements militaires qui abritèrent dans les années 40 des ouvriers vietnamiens.
Grâce à l’aide des réseaux de la résistance, aux Catholiques, aux Protestants, aux Juifs et athées, 472 d’entre eux parviendront à échapper à la déportation, sur un total de 1016 Juifs emprisonnés dans ce camp de transit du quartier de l’Arsenal. 108 enfants et 374 adultes.
Des photos inédites publiées par Le Progrès
Dans son édition de ce jeudi, notre confrère Le progrès publie quelques-unes des quatorze photos qui témoignent de l’arrivée des Juifs étrangers raflés à l’Arsenal.
Ils ont été découverts par l’historienne Valérie Perthuis-Portheret. Ce sont les premiers clichés relatifs à des arrestations de Juifs en zone libre.
Selon l’historienne, les photos étaient conservées dans l’album d’une famille d’origine vietnamienne. C’est en croisant ces photographies avec celles montrant des travailleurs indochinois qui étaient regroupés en 1941 dans les mêmes locaux, que Valérie Perthuis-Portheret a pu faire le rapprochement avec sa terrible fonction un an plus tard.
Grâce à la double page du journal et aux rescapés encore vivants, la chercheuse espère identifier les gens figurant sur les clichés. Mais pour beaucoup, cela risque d'être la première fois depuis 77 ans que des images en vrai viennent stigmatiser une réalité qu'ils n'ont jamais réussi à enfouir.