L’Institut des Agents Infectieux de l’hôpital de la Croix-Rousse vient d’acquérir une machine capable de réaliser 2400 tests de diagnostic par jour. Elle est la première machine de ce type installée en France et permettra d’étendre massivement le dépistage.
L’hôpital de la Croix-Rousse bénéficie donc de "la première solution haut débit d’extraction d’ARN et de préparation d’analyses PCR de détection du virus". Au total, 20 machines identiques seront installées en France dans les jours et semaines à venir pour couvrir les besoins sur l’ensemble du territoire.
Le docteur Alexandre Gaymard, est virologue et co-responsable de l’organisation des tests de dépistage avec cette machine : "Auparavant, au sein de l’hôpital, nous utilisions plusieurs machines de biologie moléculaire pour effectuer ces tests "PCR". Cet examen était exclusivement réservé aux patients qui étaient hospitalisés."
Le test diagnostic "PCR", est celui qui est aujourd’hui couramment utilisé à partir d’un prélèvement nasal. Ce test permet en quelques heures de confirmer la présence de matériel génétique du virus dans les voies respiratoires.
"Avec cette nouvelle machine, précise le docteur Gaymard, on augmente par trois notre capacité, avec un maximum de cent tests par heure. Nous avons à présent la possibilité de répondre à une plus forte demande de diagnostics pour un dépistage plus large de la population."
Le gouvernement a en effet décidé de suivre les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé en dépistant plus massivement la population. Le but est de diagnostiquer un malade "Covid +" en quelques heures, et de l’avertir de façon à ce qu’il s’isole rapidement et que ses proches soient informés.
Aujourd’hui, l’hôpital de la Croix-Rousse effectue entre 500 à 600 tests par jour. "C’est un rythme de croisière, ajoute le docteur Gaymard. Grâce à cette machine, et en fonction de la demande, nous pourrons organiser des rotations de personnels 24h/24 pour monter jusqu’à environ 2400 diagnostics par jours."
Dans la période de "pré-déconfinement", priorité de ce test sera donnée aux soignants, et aux personnels travaillant en lieux de vie collectifs.
"Les Ehpad, souligne le docteur Gaymard, ont déjà commencé les prélèvements sur leurs résidents présentant des symptômes. Désormais, nous sommes prêts à procéder à ce dépistage supplémentaire. Cela aurait été impossible sans cette machine."
Après le 11 mai, le dépistage sera massivement étendu à l’ensemble de la population. Dans cette seconde phase, la machine sera déplacée à l’hôpital militaire Desgenettes à Lyon, pour une utilisation prolongée sur plusieurs mois.