Le personnel de l'EHPAD Saint-François d'Assise ne s'est permis de débrayer, ce mardi, malgré la journée de mobilisation. Mais ces salariés, découragés, ont tout de même tenu à faire part de leur colère.
Un tiers des salariés des EHPAD se sont mobilisés, ce mardi. Les personnels de Saint-François d'Assise de Lyon ont dû se contenter d'arborer des bandeaux "en grève", en guise de protestation. Animés par leur conscience professionnel, ils craignaient aussi devoir renoncé à leur précieuse journée de salaire.
Pourtant, dans cette structure associative comme partout en France, les soignants souffrent un profond désarroi : "Malgré tout, on reste solidaire. On manifeste notre mécontentement mais on est obligés de prodiguer les soins aux résidants", témoigne l'une d'elle.
Un mouvement de grève soutenu par les pensionnaires de l'établissement : "Ils ne sont pas assez nombreux. C'est embêtant de travailler toujours sous pression", estime la doyenne, Suzanne, 103 ans.
Certains ont même proposé de signer une pétition pour joindre leur voix à celles des accompagnants : "Il nous faut montrer que nous sommes d'accord pour demander de l'argent, afin que ceux qui s'occupent de nous soient reconnus et payés à leur juste valeur", martèle Yvonne.
Dans cet établissement qui accueille 80 résidants, seule une aide-soignante et une aide-hôtelière restent la nuit. Bien trop peu pour répondre à toutes les urgences. Pour autant, il faut chaque jour trouver de précieuses minutes pour trouver le temps de rester bienveillant.
Le président de l'association "Habitat et Humanisme", Bernard Devert, lui aussi souhaite rompre ce silence. Il avait fait le déplacement pour soutenir ses salariés dans leur combat : celui pour garder leur humanité.