L'entreprise Paredes, basée à Genas près de Lyon, et spécialisée dans les produits d'hygiène, investit et recrute pour faire face à la demande. Les salariés sur le terrain touchent 100 € de prime par semaine.
C'est l'un des gagnants de la crise sanitaire: le distributeur de produits d'hygiène professionnels Paredes investit et recrute pour faire face à une explosion de la demande qu'il ne voit pas retomber de sitôt.
+101% de commandes
"En chiffre d'affaires, on est à + 25% à la fin avril", relève-t-il. Mais à + 60% sur le seul mois de mars. "Plus révélateur encore, les commandes sont à + 101% sur mars/avril cumulés", se réjouit-il. "Sur l'année, on table sur une progression de 35% à 40% et sans doute au-delà" ajoute-t-il. Et les perspectives lui paraissent bien orientées : "nous ne voyons pas le marché revenir comme avant (l'épidémie de Covid-19). De nouvelles habitudes ont été prises et le marché va rester porteur", souligne François Thuilleur, le directeur général de l'entreprise basée à Genas, en banlieue de Lyon.Bon positionnement
Paredes commercialise trois gammes de produits : produits d'essuyage (essuie-mains, papier toilette, chiffons à usage unique...), produits chimiques (désinfectants) et équipements de protection individuelle (masques, charlottes, blouses...).Il achète auprès de tiers les deux dernières catégories, mais fabrique une grande partie de ses besoins en produits d'essuyage dans ses usines de Genas et de Lucques
(Toscane). Le responsable s'estime conforté dans le pari fait de miser sur les produits en papier à usage unique (au détriment du tissu), recyclables et produits localement. Idem pour la priorité donnée il y a quelques années au secteur de la santé qui génère actuellement 60% de l'activité totale.
Prime pour les salariés
Paredes est parvenu à doubler sa fabrication de produits en papier jetable, à 1 000 tonnes par mois, grâce à l'instauration des trois huit et l'ouverture de l'usine lyonnaise sept jours sur sept. Depuis le début de la crise, le groupe n'a pas connu d'absentéisme, assure son dirigeant, et n'a enregistré que trois malades, sans gravité, sur ses 650 salariés. Le personnel "sur le terrain" bénéficie d'une "prime Macron" de 100 euros par semaine jusqu'à concurrence de 2 000 euros. "Et nous continuerons à la verser après le 11 mai tant que la situation demeurera ainsi", a précisé M. Thuilleur. Et surtout, du fait de l'application d'une nouvelle règle interne, les salariés recevront un tiers des bénéfices réalisés cette année par l'entreprise - "qui seront substantiels, vous imaginez bien. 2020 va être une très bonne année pour les collaborateurs".Un prêt de l'état pour produire plus
Le groupe est le premier fournisseur d'essuie-mains des hôpitaux français dont la demande est très forte, et il vient d'obtenir un important contrat pour équiper toutes les stations-service Total. Paredes va donc investir 6 millions d'euros cette année pour se doter d'une nouvelle machine et moderniser ses installations de Genas, adapter ses bureaux à la nouvelle donne du Covid-19, mais aussi pour mettre à niveau son informatique. Il a déjà embauché une dizaine de personnes et continue de recruter.Malgré cet horizon dégagé, Paredes a demandé un prêt garanti par l'Etat, facilité normalement réservée aux entreprises terrassées par la crise. Ceci afin de pouvoir financer l'augmentation, de 30 à 40 millions d'euros, de la valeur de son stock, afin de pouvoir répondre plus vite à la demande.