Lyon - Exposition "Loupot, peintre d'affiches" au Musée de l'Imprimerie

Charles Loupot, affichiste majeur du 20e siècle, fait l'objet d'une exposition à Lyon. Le musée de l'imprimerie remet ainsi au goût du jour l'art de l'affiche publicitaire. Autrefois oeuvre d'art avant d'être un produit commercial. Et ses créateurs de vrais artistes reconnus.

Du 8 avril au 28 août, le Musée de l'imprimerie et de la communication graphique de Lyon, consacre une exposition à Charles Loupot (1892-1962), l'un des plus grands affichistes français du 20e siècle, précurseur du style Arts déco. L'exposition permet de redécouvrir l’affichiste, un temps associé de Cassandre. La carrière de l'affichiste s’étend sur cinquante années et connaît une série de périodes assez nettement différenciées. L’exposition propose de découvrir une soixantaine d'affiches signées Loupot, mais aussi des maquettes, des documents de travail, des objets publicitaires, des photographies. Le commissaire de cette rétrospective, Thierry Devynck, historien de l’affiche et conservateur à la Bibliothèque Forney, a sélectionnés ces pièces parmi les archives familiales de l’artiste. 

Le reportage 

Né le 20 juillet 1892 à Nice, Charles Loupot s’inscrit en 1911 à L’École des beaux-arts de Lyon. Il y réalisera sa première affiche sur le bal des étudiants, dans un style très figuratif mais déjà très maîtrisé; le Musée de l’imprimerie vient d’acquérir l’un des rares exemplaires restants de cette création de jeunesse.
L’affichiste est mobilisé pendant la grande Guerre, il est blessé. Installé chez ses parents à Lausanne, il rentre dans la vie professionnelle, ses premiers dessins sont publiés dans La feuille d’Avis de Lausanne.  À partir de 1918, les commandes se multiplient pour le jeune artiste, il s’oriente vers la création publicitaire et découvre les arcanes de l’imprimerie. La production des jeunes années de Loupot s’inscrit dans le courant du graphisme suisse de l’époque, mais très vite l’artiste s’en échappe. Les critiques voient en lui « un décorateur et un coloriste plein de ressources ». En 1923, Loupot s’installe à Paris et travaille pour la maison Devambez, déjà éditeur de Cappiello. Loupot dessinera deux affiches pour les automobiles Voisin, elles marqueront son entrée remarquée dans le monde publicitaire.

Au sein de la petite structure Les belles affiches animée par André Aubespin, Loupot réalisera ensuite ses premières affiches pour Nicolas, les Galeries Barbès. 1927, c'est le début de la collaboration avec Eugène Schueller, propriétaire de Valentine, Dop, Ambre solaire, Monsavon puis L’Oréal.  Après Les Belles affiches, vient le temps de L’alliance graphique, en association avec Cassandre. Leur association durera deux ans. Vient ensuite la collaboration de Loupot avec Saint Raphaël. Bien que freinée par des lois restrictives sur la publicité pour l’alcool, et ce jusqu’en 1950, elle donnera naissance à desaffiches spectaculaires. Enfin, Charles Loupot ouvre son agence, Les arcs. Les Galeries Barbès lui confient la décoration de ses camions, il travaille aussi pour Air France. L'affichiste s'est éteint en 1962 dans sa maison des Arcs, en Provence.

Alain Fauritte a reçu Joseph Belletante, directeur du Musée de l’imprimerie et de la communication graphique vendredi 4 avril 2016 dans Rhône-Alpes matin. Voici leur entretien. 

 

"Loupot, peintre d'affiches" à voir jusqu'au 28 août 2016.
Musée de l'imprimerie de la communication graphique
13 rue de la Poulaillerie
69002 Lyon

www.imprimerie.lyon.fr