Le collectif Collège Sans Frontières Maurice Scève la savait imminente. L'expulsion s'est déroulée mardi 27 octobre 2020 après deux ans de squat. Plus de 300 jeunes migrants avaient trouvé refuge dans l'ancien collège de la Croix-Rousse.
Plusieurs banderoles de remerciement ont été affichées sur les murs pour saluer la solidarité de voisins et associations actifs sur place depuis deux ans.
En droit de la réaliser depuis la fin septembre et la fin du délai d'occupation accordé, la Métropole de Lyon fait procéder à l'évacuation de l'ancien collège Maurice Scève, dans le quartier de la Croix-Rousse.
Les forces de l'ordre ont investi les lieux, à 6 heures du matin mardi 27 octobre, afin d'y déloger quelques 200 jeunes migrants, parmi lesquels des dizaines de mineurs étrangers isolés.
"Cela entre dans un processus global de négociations avec la Métropole, et des relogements sont prévus", précise le collectif de soutien des habitants sur les réseaux sociaux. "Mais nous serons nombreux pour vérifier le nombre de relogements effectifs", soulignent les militants présents ce matin devant le collège.
"Tout le monde sera relogé, et aucun d'entre eux ne dormira dehors ce soir, ni les jours qui viennent" assure Marie Agnès Cabot conseillère métropolitaine et conseillère d'arrondissement aux solidarités internationales. Cela signifie que même les personnes en situation irrégulière ne se retrouveront pas à la rue comme le craignaient certaines associations.
Cette évacuation s'est déroulée dans le calme avec une prise en compte des situations individuelles. "Il n'y a pas de heurts ni de tension car cette opération a été très préparée" affirme Clément Vivès, secrétaire général adjoint de la Préfecture du Rhône.
Évacués, pour aller où ?
L'expulsion de ce 26 octobre 2020 met fin à un bras-de-fer, vieux de deux ans, entre des collectifs d'aide et de soutien aux migrants et la Métropole de Lyon, propriétaire de l'ancien collège. Les premiers occupants se sont installés en septembre 2018. Un mois plus tard, la collectivité fait une première demande d'expulsion, elle est rejetée. Juillet 2019, le tribunal est une nouvelle fois saisi, et accorde un délai exceptionnel d'un an, avant expulsion.Une année s'est écoulée. L'expulsion peut être programmée.
Le 6 octobre, les forces de l'ordre avaient investi une première fois les lieux. Pour une "opération de contrôle et de recensement" est-il dit. "Nous ne sommes pas dangereux, mais nous sommes en danger. Pas d'expulsion, sans un relogement digne pour tous", c'est le crédo du collectif Collège sans frontières Maurice-Scève, et de la Coordination urgence migrants.
Combien des 200 derniers occupants du squat seront relogés de façon perenne ? Peu avant l'évacuation, ce message posté par le collectif soutiens migrants de la Croix-Rousse, sur sa page Facebook posait la question. Un message, en forme d'appel à l'aide pour trouver des hébergeurs (es), notamment pour les jeunes mineurs étrangers isolés.