Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration est l'un des plus touchés par l'épidémie de coronavirus. Les établissements sont de plus en plus vides, les chiffres d'affaires chutent et les professionnels craignent des mesures de fermeture.
Dans l’hôtellerie et la restauration, la baisse de fréquentation constatée cette semaine va se durcir, redoute Paul Duverger, le président régional du GNI, syndicat qui regroupe les établissements et commerces indépendants de la CHR (Café-hôtels-restaurants).
La quasi-totalité de ses adhérents enregistrent des annulations de réservation. Les traiteurs spécialisés dans l’événementiel (séminaires, congrès, conférences) tournent désormais à vide. Toutes les manifestations sont déprogrammées.
Dans les restaurants, le nombre de couverts se casse la figure. Dans plusieurs établissements, on est passé de 100 couverts à peine 5 jeudi, avant les annonces du président de la République. "Ca va encore davantage être le cas maintenant", craint Paul Duverger.
Pour l’heure, aucune instruction précise n’a été apportée par l’agence régionale de santé ou les préfectures. Si ce n’est de prendre des précautions, éviter que les clients ne soient trop proches les uns des autres. "C’est très compliqué. Soit les bars et restaurants sont ouverts, soit on les ferme. Parce que les mesures applicables dans tel ou tel restaurant ne le sont pas dans un autre. Difficile de laisser des espaces importants selon les plans de table", fait remarquer le restaurateur.Prendre des précautions, mais lesquelles ?
A ce stade de l’épidémie, les professionnels redoutent des décisions de fermeture après ce qui a été acté en Belgique et en Italie. Alors, se pose inéluctablement la question de la survie des bars, restaurants et hôtels, surtout les affaires familiales qui disposent de peu de trésorerie. "Comment passer le cap des semaines voire des mois quand dans bon nombre de commerces, la trésorerie se compte en jours ?" interroge le responsable du syndicat professionnel. Quant à la prise en charge des salaires, du chômage partiel, Paul Duverger s’en remet aux annonces du président jeudi soir :"j’espère que le 'quoi que ça coûte’ sera à la hauteur."