Le Grand Hôtel Dieu, partiellement rénové, est inauguré jeudi soir. Le monument cher au lyonnais et sa nouvelle galerie marchande ouvrent au public vendredi matin. Mais il ne reste plus de l'ancien hôpital que de rares vestiges de sa fibre humaniste.
Le Grand Hôtel Dieu, le monument historique le plus prestigieux de Lyon, rouvre ses portes au public vendredi matin. Beaucoup de lyonnais y sont nés et il a gardé une place particulière dans leur coeur. Il y a huit ans, l'hôpital laissait place, avec regret pour certains, avec colère pour d'autres à une ambitieuse opération privée de réhabilitation qui remettait définitivement en cause sa vocation première.
Georges Képénekian, le maire de Lyon connaît particulièrement bien l'Hôtel Dieu. Il y est né lui-même et il y a exercé comme jeune médecin à l'époque où le bâtiment abritait les derniers services hospitaliers. Fort de cette histoire personnelle , il s'est dit ému à cette idée lors de la présentation à la presse, quelques heures avant l'inauguration officielle. Rappelant au passage que le monument historique "avait été quelque peu abîmé par la médecine" et justifiant d'emblée sa nouvelle affectation.
Il a rappelé l"origine du Grand Hôtel Dieu, "l'un des plus grands batîments d'architecture sociale" à l'époque où l'on prenait en charge la misère humaine et la souffrance avec "une médecine plus contemplative". Tout en se disant persuadé que "l'âme de ce lieu ne serait jamais perdu".
Fibre humaniste
Précisément. Fallait-il faire de ce lieu historique un temple de la consommation et du luxe en gommant sa fibre humaniste? La polémique resurgit avec la réapparition d'un collectif citoyen qui voulait dès 2010 que soit préservé le caractère du lieu. Une pétition avait recueilli 15000 signatures à l'époque. Leur revendication portait sur la création d'un pôle régional "santé" dans les bâtiments rénovés.
"C'est vrai qu'il y avait une revendication forte pour garder un dispensaire" reconnaîtra George Képénékian, mais ce n'était juste pas raisonnable". Le maire de Lyon et le président de la métrôpole font valoir que les anciennes structures de l'Hôtel Dieu ne se prêtaient plus à l'exercice d'une médecine moderne et que la réhabilitation des autres hôpitaux lyonnais s'imposait en priorité .
"On a poussé les feux sur l'offre de soins" dira pour sa part David Kimelfeld , soulignant l'effort porté sur l'accessibilité avec les réseaux de transport (métro,tramway) et la proximité d'un autre grand hôpital lyonnais. à moins de 300 mètres de l'Hôtel Dieu...
Nous inaugurons aujourd’hui le @GrandHotelDieu !
— David Kimelfeld (@DavidKimelfeld) 26 avril 2018
Une superbe réhabilitation pour un bâtiment emblématique de Lyon qui accueillera restaurants, commerces, hôtel 5 étoiles et Cité de la Gastronomie, et fera rayonner notre métropole @grandlyon à l’international.#GrandHotelDieu pic.twitter.com/5NbPCvgPhY
Si l'édifice retrouve donc sa magnificence avec une réhabilitation très réussie, il ne reste plus de l'ancien hôpital que des traces de son histoire prestigieuse. Les noms de ses généreux bienfaiteurs et le souvenir de quelques uns de ses brillants chirurgiens. Car derrière la façade monumentale de l'architecte Soufflot, c'est quand même une page prestigieuse de l'histoire de la médecine française qui s'est écrite ici.