Lyon : "Il la secoue sous mes fenêtres, c'est insupportable". Les "urinoirs expérimentaux" ne font pas l’unanimité à la Guillotière

Au cours de la semaine dernière, des urinoirs en plastique sont apparus à la Guillotière, autour de la place Gabriel Péri. Loin de faire le ravissement des riverains, ces vespasiennes enchainent critiques et dysfonctionnements.

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A l’angle de la rue Moncey et de la rue Paul Bert en voilà un, Grande rue de la Guillotière, un autre, rue Mortier... encore un !

Depuis une semaine, les riverains de la place Gabriel Péri et des rues adjacentes découvrent des urinoirs en plastique posés sur les trottoirs du quartier. Outre l’aspect visuel, les vespasiennes et leur utilisation écœurent les habitants.  

Une installation expérimentale

La mairie d’arrondissement justifie la mise en place des urinoirs: «Les toilettes ont été installées à titre expérimental, sur le secteur élargi de la place Péri, côté 3ème et 7ème. L’objectif est d’améliorer le cadre de vie des habitants et usagers qui ont fait remonter de nombreuses doléances liées à la malpropreté des lieux». 

Pour Nathalie Balmat, du collectif La Guillotière en colère «Ce n’est ni fait, ni à faire». Habitant le quartier, elle reconnait qu’il y a effectivement un problème de salubrité. Depuis le début de l’année, des concertations entre la mairie et les riverains ont eu lieu. Il est apparu un réel besoin de toilettes publiques.

«Lorsqu’on réclamait des toilettes publiques, ce n’était pas des bouts de machin en plastique destinés uniquement aux hommes, et surtout pas posés là où ils sont !» affirme-t-elle excédée.  

Les urinoirs sont provisoires, d’ailleurs ils ne sont pas reliés aux égouts ni à un quelconque système d’évacuation. 

«Avec d’autres membres du collectif, nous en avons compté 8. En fait, ils sont installés «à l’arrache». Il y en a un à l’entrée d’un commerce, un autre à côté d’un supermarché, Grande rue de la Guillotière, là où il y a quand même 8 000 véhicules qui passent par jour !»  

La mairie a pourtant réfléchi à leur positionnement. «Il y en a 10. Leurs emplacements répond à 2 critères principaux : Une situation qui soit assez en proximité de lieux de passage pour que ces toilettes soient utilisées, mais aussi suffisamment en retrait pour des raisons évidentes de discrétion et pour ne pas gêner le voisinage».

Je défie quiconque de vouloir ça sous ses fenêtres !

Nathalie Balmat

Nathalie Balmat a cru à une mauvaise plaisanterie quand elle a découvert les vespasiennes. «Les urinoirs sont autonomes, ils ressemblent à ceux qui sont posés lors de festivals, donc très temporaires, et qui sont enlevés après le rassemblement».

Elle déplore leur fonctionnement. «Ils ont un réservoir à urine qui sera vraisemblablement vidé par une personne de la mairie, ça va vraiment pas être drôle son boulot. Quand on voit celui qui est devant la fresque du cinéma où il y a des grosses coulées d'urine, c’est immonde. Soit ce n’est pas vidé, soit les hommes visent à côté».

Pour l'équipe municipale, ces installations sont temporaires et mobiles. "Elles peuvent être déplacées à tout moment en fonction des besoins et des remontées des habitants".

Une gêne visuelle et olfactive

Les remontées risquent rapidement d'être olfactives comme l'explique plusieurs membres de l'association de quartier "Les gens s'en servent de poubelle, jettent des canettes. Á l’angle de la rue Moncey et de la rue Paul Bert, c’est un uri-déchetterie,  devant il y a un monticule de cartons. Cela ne résout absolument pas le problème mais en rajoute beaucoup. Je défie quiconque de vouloir ça sous ses fenêtres".

Les urinoirs ne sont pas munis de détecteur, il est impossible de savoir quand ils sont pleins. "On sait qu'il est plein quand ça déborde, donc quand il est trop tard!" ironise Nathalie Balmat, "l'utilisateur qui veut bien faire, quand ça lui déborde sur les chaussures, pas sûr qu’il le fasse deux fois."

Outre le désagrément visuel, l'utilisation de ces vespasiennes est particulièrement impudique. Les urinoirs sont à ciel ouvert, pas couverts comme il est d'usage. 

Une particularité qui choque les habitants. "Hier après-midi, poursuit Nathalie Balmat, j’ai échangé avec une adhérente de l’association qui habite vers la place Gabriel Péri tout près d'un urinoir. Elle m'expliquait «c’est quand même incroyable, c’est un défilé de b.... toute la journée», elle me décrivait les hommes en train de se rhabiller en s'éloignant, "Il la secoue sous mes fenêtres, c'est insupportable».

Les riverains s'indignent et ne comprennent pas pourquoi "À Bellecour, ils ont des toilettes quatre-étoiles, carrelés, une dame pipi, de quoi se laver les mains… Et nous, on a droit à des trucs en plastique !"

Devant ce flot de protestations, l'expérimentation semble peu concluante. Les mairies du 3e et 7e devront décider de poursuivre ou pas le déploiement de ces urinoirs.

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