Une start-up née à Lyon propose aux automobilistes d'apposer des autocollants publicitaires sur leurs véhicules, contre rémunération. Lancé il y a 3 ans, le concept se développe dans toute la France.
Désormais, les pubs s'invitent jusque sur les voitures particulières. La start-up It's my car, née à Lyon, propose d'apposer des autocollants publicitaires aux automobilistes, contre rémunération en bons d'achats.
Des bons d'achats en récompense
Sylvie Merle est une utilisatrice régulière de ce service. Régulièrement, elle candidate sur le site de la start-up pour participer à la campagne d'un annonceur. Sur ses portières, ce jour-là, s'affichent en grand des annonces pour le livreur gastronomique Deliveroo. Les publicités sont collées dans un garage en quelques minutes, et resteront présentent quelques semaines ou quelques mois, selon la durée de la campagne."Moi ce qui m'importe dans une voiture, c'est qu'elle m'emmène où je veux. Après, à partir du moment ou le message délivré par la pub n'est pas inconvenant, ça ne me dérange absolument pas." En échange, Sylvie reçoit une centaine d'euros par mois sous forme de bons d'achat. Comme elle, plus de 1 000 automobilistes sont inscrits sur le site à Lyon, et 35 000 dans toute la France.
Les automobilistes deviennent "ambassadeurs"
Pourquoi préférer des voitures particulières à un affichage classique ? Pour la co-fondatrice de l'entreprise It's my car, Sarah Prévot, l'impact publicitaire est plus fort pour les annonceurs, non pas tant pour l'affichage en tant que tel, mais pour la publicité indirecte, de proches à proches, qu'il induit. Les automobilistes deviennent ainsi à leur tour les "ambassadeurs" des marques qu'ils affichent : "nos ambassadeurs choisissent la campagne à laquelle ils participent et ils sont récompensés en bons d'achats de la marque. Donc à priori ils aiment bien la marque. Et mettre un sticker sur sa voiture, ce n'est pas rien. Alors quand on arrive avec ses amis ou devant ses collègues, ils vont tous nous demander pourquoi on fait ça. Et là, les ambassadeurs (...) vont convaincre les autres que cette marque est une bonne marque".Toujours plus de pubs
Le concept fait néanmoins grincer des dents, notamment celles des associations anti-publicités, qui dénoncent l'omniprésence grandissante de la pollution visuelle dans le paysage urbain. Thibault, membre du collectif Résistance à l'Agression Publicitaire, regrette : "il y a déjà énormément de publicités à Lyon. Rajouter des pubs qui sont mouvantes dans tout l'espace public, ça rajoute à cette pression et c'est extrêmement problématique. Même si elle passe de manière fugace sur un véhicule, on va être obligé de la voir et en cela, c'est une pollution."La start-up ne conteste pas ce point, mais relativise en précisant qu'elle n'impose aucune contrainte de kilomètrage ou de trajets à parcourir. Même garées, les voitures présentent toujours, selon l'entreprise, un intérêt publicitaire.
L'entreprise emploie actuellement 15 personnes. 3 ans après son lancement, ses fondateurs pensent à se développer à l'international.
Reportage de Mathieu Boudet et Sandra Méallier