Infirmières et infirmiers sont appelées à se mobiliser, à cesser le travail et à manifester partout en France mardi 20 novembre par seize organisations dénonçant le "mépris" du gouvernement, accusé d'avoir cédé au "lobby" des médecins. A Lyon, un rassemblement est organisé devant la préfecture.
Les infirmières et infirmiers se disent les "Grands Oubliés" du Plan Santé 2022 présenté en septembre dernier par Emmanuel Macron et entendent le faire savoir. Après les gilets jaunes, les blouses blanches. Une vingtaine de rassemblements sont prévus ce mardi 20 novembre à partir de 14h en région, notamment devant les préfectures, et à Paris, devant le ministère de la Santé. Les Infirmières réclament la "reconnaissance" de la profession, de meilleures rémunérations, plus d'autonomie ou encore un renforcement des effectifs dans les établissements de santé.
Parmi les mesures qui ont mis le feu aux poudres : l'annonce de la création et du financement de 4.000 postes d'"assistants médicaux". Une mesure perçue comme "une véritable provocation". Dans un texte commun, les organisations d'infirmières se demandent pourquoi "l’Assurance Maladie est en mesure de financer la création de ces 4000 postes d’assistants-médicaux… mais pas les évolutions de compétences qu’elles (les infirmières libérales) proposent et qui constituent de véritables avancées pour le suivi des patients." et d'ajouter un peu plus loin :" Faut-il rappeler que les 4 000 assistants médicaux coûteront 200 millions par an à la collectivité ?"
Face à la question de la désertification médicale, Audrey, infirmière libérale à Montpezat, en Ardèche, ne comprend pas par exemple que l'on ne fasse pas davantage appel aux infirmières, déjà présentes "sur le terrain" et proches des patients. Mais ce n'est pas le seul motif de grogne. Au coeur de la grogne : le manque de reconnaissance et le sentiment d'être laissée pour compte. Mais la possibilité pour les pharmaciens de vacciner, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour cette infirmière ardéchoise et l'a poussée à descendre dans la rue aujourd'hui. Venue manifester pour la première fois à Lyon, cette professionnelle de santé ne cache pas sa colère et son inquiétude pour l'avenir : "que va-t-il nous rester?". L'infirmière âgée de 34 ans n'entend pas baisser les bras mais se pose de nombreuses questions sur les conditions d'exercice dans les prochaines années...
Ces professionnels de santé, qui manifestent ce mardi, dénoncent aujourd'hui une vision "médico-centrée" de ce plan qui "ne donne aucun moyen" aux quelques 660 000 infirmiers et infirmières, toutes modalités d'exercice confondues. C’est pourquoi 16 organisations de la profession (AFIDTN, AEEIBO, ANDPE, CEEIADE, CNI, CI, FNI, ONSIL, SNIA, SNIBO, SNICS, SNIES-‐UNSA, SNIIL, SNPI, UNAIBODE, UNIDEL) ont appelé à une mobilisation générale le 20 novembre 2018.
A Lyon, les infirmières sont dans la rue en début d'après-midi pour un rassemblement prévu devant la préfecture, dans le 6e arrondissement...
Les infirmières en colère manifestent dans le quartier de la préfecture ...#InfirmieresOubliees #lyon la manifestation sort de son parcours prévu pic.twitter.com/i3xtL81owM
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#Infirmièresoubliées #lyon le préfet reçoit une délégation à 16h pic.twitter.com/bN7uyjcHBt
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) 20 novembre 2018