Trois scientifiques lyonnaises viennent de remporter un prix, de la part d'une fondation privée, pour promouvoir la place des femmes dans la recherche scientifique, un monde très masculin.
Elle n'a "que" 25 ans, et son CV est déjà impressionnant: Camille Scalliet est née en Saône-et-Loire, a grandi à Saint-Etienne, puis est sortie diplômée de l'Ecole Normale Sup de Lyon. Elle poursuit actuellement son doctorat à l'Université de Montpellier (avec comme programme: "éclaircir les propriétés de la matière amorphe").
La jeune scientifique vient de recevoir une bourse de 15.000€, de la "Fondation L'Oréal et l'Unesco", dans le cadre du concours "Pour les femmes et la science".
Félicitations à Camille Scalliet, doctorante au Laboratoire Charles Coulomb à l'Université de Montpellier, adhérente @FemmesSciences et participante au programme de mentorat F&S de Montpellier, pour l'obtention d'une bourse L'Oréal-UNESCO @4womeninscience! @CollegeDoctoUM pic.twitter.com/ROb5J4FgEy
— Femmes & Sciences (@FemmesSciences) 9 octobre 2018
Créé en 1998, ce programme veut récompenser de jeunes chercheuses talentueuses. 3.100 femmes en ont déjà bénéficié. Chaque année 30 prix sont distribués, à des doctorantes ou post-doctorantes.
Quelle parité dans la recherche?
Pour Camille Scalliet, il va falloir se faire une place, dans un secteur très largement masculin. Les femmes représentent aujourd'hui 28 % des chercheurs, mais près de 90% des postes à responsabilité sont occupés par des hommes (selon un rapport de l’UNESCO paru en 2015).
Quant au prix Nobel, seules 3% des prix scientifiques sont attribués à des femmes.
Camille Scalliet souhaite devenir chercheuse au CNRS. Elle s'est engagée auprès de l'association "Les Femmes et les sciences", pour intervenir dans les lycées et montrer que les maths ne sont pas une exclusivité masculine. Elle a annoncé qu'elle utilisera une partie de sa bourse pour multiplier les actions auprès des jeunes filles intéressées par la science.
Les scientifiques lyonnaises à l'honneur
Delphine Geyer, doctorante au Laboratoire de Physique à l’Ecole Normale Supérieur de Lyon. Elle étudie la propagation sonore pour comprendre les mouvements de masse. Elle veut "transmettre l'image de femmes actives dans la science et épanouies dans leur carrière, c'est la clé, pour accélérer la féminisation des carrières scientifiques."
Céline Pagis est doctorante au sein de l’Université Lyon 1 et de l’Institut IFP Energies Nouvelles. Elle travaille sur des nano-matériaux pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Après son lycée à Valence, et 2 ans de classes préparatoires à Grenoble, elle a intégré une école d’ingénieur à Marseille où elle est restée 3 ans avant de poursuivre ses travaux à l’Université de Lyon. Elle s'investit dans le "Réseau des Jeunes de la Société Chimique de France" pour transmettre son savoir-faire et sa passion aux plus jeunes.