L'épouse de Gérard Collomb, Caroline, est toujours la référente départementale du parti majoritaire LaRem. Une lettre ouverte signée par des élus et des animateurs En Marche a été envoyée à Christophe Castaner, déléguée général du parti, pour dénoncer des "dysfonctionnements" et un manque de moyens.
Un ex-ministre de l'Intérieur, futur-nouveau maire de Lyon, qui quitte le parti majoritaire, alors que son épouse est toujours la référente du même parti: voici le résumé de la situation actuelle du couple Collomb à Lyon.
Gérard Collomb est en ce moment très visible dans les rues, les marchés, les événements sportifs ou les matchs de rugby de "sa" capitale. Caroline Collomb son épouse, est beaucoup plus discrète.
Dans une lettre ouverte, des élus et des animateurs du parti dénoncent ce qui ressemble à un "conflit d'intérêt".
"En 2016 LaRem nous a proposé un programme pour la France, auquel nous avons adhéré. Nous avons été nombreux, souvent pour la première fois, à nous investir dans un mouvement politique lors de la campagne présidentielle et de la campagne pour les législatives.
Lyon, terre historique d’humanisme et laboratoire depuis des siècles d’avancées sociales et économiques, a largement plébiscité ce projet. 17 mois après l’élection d’Emmanuel Macron, nous soutenons toujours avec détermination les réformes mises en place par le gouvernement. (...)"
Des comités locaux "dociles"
Dans cette lettre, les signataires dénoncent une organisation pyramidale, et un manque de moyens.
"Sur nos territoires, nos comités souhaitent d’abord un fonctionnement plus démocratique et la création d’instances départementales transparentes. A Lyon, certains comités parmi les plus actifs, avec le plus grand nombre d’adhérents, et qui faisaient preuve d’indépendance, ont été écartés en faveur de comités «dociles», parfois créés de toutes pièces.
Les relations avec les élu(e)s locaux qui voulaient travailler avec les marcheurs et marcheuses ont été rendues difficiles, voire «interdites».
Il n’y a ni local, ni outils de communication transversale entre les comités, ce qui contribue à l’isolement de chacun sur son territoire. Nous craignons que LaRem soit «gouvernée» à Lyon par une personne qui n’incarne pas le projet d’Emmanuel Macron, mais qui privilégie son ambition personnelle. Le soutien de la première heure à la création d’En Marche ne peut en aucun cas donner à certains un blanc-seing pour mettre Lyon en coupe réglée, selon leurs envies et leurs ambitions, loin des valeurs portées par LaRem. Le peuple de France et, pour ce qui nous concerne, marcheurs ou non, le peuple de Lyon valent mieux que cela! (...) Les prochaines élections Européennes, dont notre avenir dépend, ne sont pas prises en compte. Elles sont relayées loin derrière les échéances de 2020 !
Nous voulons un(e) réferent(e) impliqué(e) de façon claire dans le projet collectif de LaRem, qui fédère réellement les marcheurs, et qui prenne le temps de rencontrer tous les comités et de les écouter. Nous pourrons alors nous mobiliser pleinement pour défendre le programme que nous partageons et soutenir des listes européennes, municipales et métropolitaines en accord avec les valeurs de LaRem."
Gérard Collomb redeviendra maire de Lyon le 5 novembre, date du conseil municipal extraordinaire. L'ex-ministre a déjà annoncé qu'il ne porterait pas l'étiquette LaREM en 2020.
Parmi les signataires de la lettre ouverte: Béatrice Gailliout, maire du 5e arrondissement, Emmanuel Buisson-Fenet, co-animateur Comité République En Marche, Lyon 1er, Valérie Galliou, adjointe au maire du 7e arrondissement, Maud Sgorbini, adjointe au maire du 9e arrondissement, Olivier de Parisot, conseiller Municipal, Francheville etc. Pour l'instant une vingtaine de personnes ont signé.