Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le palais de justice des 24 colonnes de Lyon, pour demander justice pour Adama Traoré. Plusieurs manifestations ont lieu dans toute la France. A Lyon, la situation a été tendue. Deux personnes ont été interpellées.
"Pas de justice pas de paix" ont crié des centaines de manifestants. Ils étaient là pour rendre justice et soutenir la famille d'Adama Traoré. La situation a été tendue à Lyon entre les manifestants et la police. Deux personnes ont été interpellées, mais aucun incident majeur n'a été signalé.
Le calme est revenu vers 21h30, selon la préfecture les manifestants se sont dispersés lentement. 1200 personnes ont pris part au rassemblement selon les autorités. Les manifestants avançaient quant à eux le chiffre de 2000 personnes.
La manifestation de ce mardi 2 juin au soir n'avait fait l'objet d'aucune déclaration préalable en préfecture.
La tentative de manif sauvage qui comme un symbole partait vers le vieux Lyon des fachos est déjà gazé par les flics #BlackOutTuesday #BlackLivesMatter #JusticePourAdama #JusticeForGeorgeFloyd #Lyon pic.twitter.com/zZRq9mndT8
— Bill Denbrough (@Bismuthback) June 2, 2020
"Les policiers repoussent les manifestants #BlackLivesMatter avec du gaz lacrymogène alors qu'ils convergeaient vers le Vieux #Lyon. Les centaines de manifestants sont revenues devant le Palais de Justice, en scandant "Lyon antifa(sciste) !"
??[FLASH] - Les policiers repoussent les manifestants #BlackLivesMatter avec du gaz lacrymogène alors qu'ils convergeaient vers le Vieux #Lyon. Les centaines de manifestants sont revenues devant le Palais de Justice, en scandant "Lyon antifa(sciste) !". #JusticePourAdama pic.twitter.com/fA9xvoXQqz
— La Plume Libre (@LPLdirect) June 2, 2020
Une nouvelle expertise médicale, réalisée à la demande de la famille d'Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans décédé en 2016 lors d'une arrestation, attribue son décès à une technique d'interpellation employée par les gendarmes, a-t-on appris ce mardi 2 juin.
?? #JusticePourAdama : des centaines de personnes à #Lyon. Ils scandent "pas de justice, pas de paix", "flics, porcs, assassins", "à bas l'état, les flics et les patrons"... Moment de silence, genou à terre, poing levé. #AdamaTraore (via @Bismuthback) pic.twitter.com/gLI9hdgtec
— Conflits (@Conflits_FR) June 2, 2020
Cette affaire, érigée en symbole des violences policières, est devenue une bataille entre les experts judiciaires qui écartent la responsabilité des gendarmes et ceux choisis par la famille qui balayent leurs conclusions.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite et après avoir échappé à une première interpellation un jour de canicule.
La dernière expertise judiciaire, dévoilée vendredi dernier, écartait la responsabilité des forces de l'ordre en attribuant la mort à un "oedème cardiogénique" lié à l'état de santé d'Adama Traoré.
Les trois médecins estimaient que "l'association d'une sarcoïdose pulmonaire (pathologie rare, ndlr), d'une cardiopathie hypertrophique et d'un trait drépanocytaire (une maladie génétique, ndlr)" avait "probablement pu (...) contribuer (à l'oedème cardiogénique) dans un contexte de stress intense et d'effort physique, sous concentration élevée de tétrahydrocannabinol", le principe actif du cannabis.
Dans le nouveau rapport, le second à être réalisé à la demande de la famille du jeune homme, un médecin, qui a travaillé à partir des autres expertises et de documents médicaux selon l'avocat de la famille, considère pour sa part qu'Adama Traoré est mort d'un syndrome asphyxique faisant suite à un oedème cardiogénique.
Il attribue ce dernier "à une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral", revenant à pointer la technique d'interpellation des gendarmes, selon ce document dont l'AFP a pu consulter les conclusions datées du 2 juin.
"Aucune autre cause du décès n'est identifiée", ajoute-il. La dernière expertise judiciaire avait été ordonnée l'an passé par les juges d'instruction chargés de cette affaire sensible, après qu'un premier rapport médical commandé par la famille avait balayé les conclusions de l'enquête.
Adama Traoré "a pris le poids de nos corps à tous les trois" lors de son arrestation dans la maison où il s'était caché, avait raconté un des gendarmes lors d'un interrogatoire, suscitant des interrogations sur la méthode employée.
"Contrairement aux experts désignés par les juges, les médecins indépendants qui ont réalisé les contre-expertises sont tous spécialistes des maladies évoquées dans le dossier. Compte-tenu de leurs compétences, leurs conclusions s'imposent face à celles qui excluent le plaquage ventral comme cause de la mort d'Adama Traore", a réagi auprès de l'AFP Me Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille Traoré.