Des professeurs ont manifesté ce jeudi 4 juillet au matin devant le Rectorat de Lyon, et des jurés auraient quitté des commissions en cours, à la veille des résultats. L'académie de Lyon rassure et rappelle que tous les élèves auront leur résultat définitif d'admission comme prévu.
Une centaine de professeurs de l'Académie de Lyon se sont réunis, ce jeudi 4 juillet vers 10h, devant le Rectorat de Lyon, pour protester contre une décision du ministre Jean-Michel Blanquer.
Alors que des grévistes retiennent des copies de l'examen pour le perturber, M. Blanquer a en effet annoncée hier, la prise en compte provisoire de notes du contrôle continu pour les élèves dont les copies ne seraient pas rendues à temps.
Ils veulent perturber le déroulement du bac
Des professeurs de l'académie, comme certains de leurs confrères ailleurs en France, font de la "rétention" de copies corrigées, ces derniers jours, pour perturber le déroulement de l'examen. Selon certains manifestants sur place devant le rectorat ce matin, des membres de jurys auraient également quitté les équipes d'examinateurs en cours de commissions ce jeudi.
Le Rectorat n'avait pas d'informations particulières à signaler à ce sujet. La mobilisation ne concerne, selon le Rectorat, que 2.5% du personnel en moyenne. Mais les conséquences sur le nombre de copies non rendues, ou de résultats non communiqués, pourraient créer des perturbations importantes, à la veille de leur publication nationale.
Tous les élèves auront leur résultat d'admission définitif
Le Rectorat de Lyon rassure : "on se doit de donner leur résultat aux élèves qui attendent." Aussi, conformément à la décision du ministre, celle-ci prévoit de pallier à d'éventuels manques de copies : "si des notes ne sont pas rentrées, la prise en compte du contrôle continue permettra à ceux qui n'ont pas le bac de passer les oraux de rattrapages la semaine prochaine. Et quand on aura la note définitive, on tranchera de toute façon en leur faveur." Traduction : pour les élèves qui n'auraient pas tous les résultats, ils pourront savoir s'ils ont ou pas leur bac de façon définitive. Seule la note exacte sera provisoire. Et si leur copie affiche finalement une meilleure note que le résultat d'un oral de rattrapage, c'est le meilleur résultat qui sera retenu.
Une décision ministérielle
Le Rectorat de Lyon met ainsi en oeuvre une décision de Jean-Michel Blanquer, qui a assuré mercredi sur RFI que tous les candidats au baccalauréat auraient leurs résultats vendredi comme prévu, et que si certaines notes d'examen manquaient, ce serait la note du contrôle continu de l'année qui serait prise en compte. "C'est quelque chose qui a parfois pu se faire dans le passé pour des copies perdues et il est admis que, face à des circonstances exceptionnelles, on puisse faire cela. Il faut raisonner en moindre mal. Je pense que la rupture d'égalité serait plus forte si des personnes se trouvaient sans résultats tandis que d'autres l'auraient".
Une minorité de copies impactées
Environ 80 000 copies du baccalauréat étaient manquantes mercredi soir, (sur environ 4 millions de copies) suite au mouvement de grève de correcteurs de l'examen, a déclaré jeudi Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. "On a fait un point hier soir (mercredi), on était à peu près à 80 000 copies manquantes, ce qui veut dire que ça a diminué de moitié en même pas 24 heures", a-t-il déclaré sur FranceInfo."On espère a priori en-dessous des 50.000 aujourd'hui", a-t-il ajouté, précisant qu'un nouveau bilan serait fait en fin de matinée jeudi, veille des résultats.
Des professeurs contre la réforme
Les grévistes protestent contre une réforme en cours, qui concerne, entre autre, le baccalauréat à l'horizon 2021. Celle-ci vise notamment à augmenter le nombre de spécialités proposées aux lycéens, et apporter une part plus grande au contrôle continu dans l'évaluation du bac. Pour eux, "cette réforme va conduire à une détérioration des conditions d'apprentissage".
Depuis le début des épreuves le 17 juin, des correcteurs veulent contraindre le gouvernement à rouvrir des négociations sur les réformes du lycée et du bac qu'ils dénoncent. Après s'être mis en grève pour la surveillance de l'épreuve de philo, ils refusent de saisir les notes des candidats mais aussi, pour certains, de rendre les copies.
Rappelant que des retraits de salaire seraient mis en oeuvre pour les grévistes, le sercétaire d'Etat a dit penser que "nous allons avoir beaucoup de copies rendues et que le phénomène va être très, très marginal".