En annonçant dans la matinée qu'une plainte serait déposée pour toute injure, menace, diffamation, harcèlement ou incitation à la haine, l'Olympique Lyonnais n'a fait qu'amplifier le phénomène.
Depuis ce mercredi matin, le visage de Rudi Garcia circule abondamment sur les réseaux sociaux, le visage grimé en clown. Le résultat d'un communiqué de l'Olympique Lyonnais annonçant qu'une plainte serait déposée pour chaque injure, menace, diffamation, harcèlement ou incitation à la haine déposée sur ses réseaux sociaux.
L’OL informe que le club déposera désormais plainte à raison de tous les contenus, postés ou partagés sur ses réseaux sociaux, susceptibles d'être constitutifs d'injure, de diffamation, de menace, de harcèlement ou encore d'incitation à la haine.https://t.co/Wr65t73xXA
— Olympique Lyonnais (@OL) February 26, 2020
L'effet Streisand
Par ce communiqué, l'OL affirmait ce matin qu'avec les prochains matches, importants, contre la Juventus, le derby et la coupe de France, les messages indésirables sur ses propres réseaux s'annonçaient nombreux. Mais au final, cet avertissement a amusé de nombreux internautes qui se sont empressés de publier une photo de Rudi Garcia grimé en clown que l'OL aurait voulu faire oublier.
Des publications avec cette image de Rudi Garcia fleurissent depuis ce matin sur les réseaux sociaux. Un effet contre-productif, "un cas d'école pour les étudiants en communication" commentent certains.Merci d'arrêter de nuire à Rudi Garcia en diffusant cette image, c'est insupportable ... pic.twitter.com/Rg6djKI2dn
— Raphaël (@ibarbinho) February 26, 2020
L'effet Streisand est ce qu'on pourrait appeler l'effet boomerang des tentatives de censure médiatique. Il tire son nom d'une mésaventure arrivée à l'actrice américaine Barbra Streisand. En 2003, elle intente un procès à un photographe qui a publié sur internet un cliché aérien de sa luxueuse propriété. La photographie fait alors partie d'une série de clichés documentant un projet scientifique sur l'érosion de la côté californienne. Jusque-là limité à une audience confidentielle, le site enregistre dès lors des centaines de milliers de vue, selon The Mercury News (article en anglais). L'effet Streisand est né : attirer la curiosité et susciter la médiatisation d'une information en essayant de l'interdire.