Dans son texte, Ricardo Salas Rivera demande au 1er ministre la levée de l'interdiction des sports de combat, toujours en vigueur dans le cadre des mesures sanitaires. Judo, boxe, lutte ou encore jujitsu restent interdits alors que les sports collectifs ont pu reprendre. Il dénonce cette iniquité.
Ricardo Salas Rivera estime faire partie des "laissés pour compte" du déconfinement. Président du comité départemental de savate boxe française, il est à l'origine de la pétition réclamant l'autorisation de pratiquer à nouveau les sports de combat pour les amateurs. Le texte a recueilli plus de 1600 signatures, des pétitionnaires issus de différentes disciplines.
Il y a de la frustration, on se sent lésés. On ne comprend pas pourquoi les sports collectifs ont pu reprendre alors qu'ils n'ont pas moins de contact que nous
Depuis le 22 juin, le gouvernement autorise la pratique de sports collectifs dans les stades et les gymnases ainsi que la reprise des sports de combat… mais uniquement pour les athlètes de haut-niveau. Dans ses mesures énoncées le 20 juin 2020, le ministère des Sports invite les amateurs de ces disciplines à une pratique alternative, sans corps à corps.
Une incohérence dénoncée dans la pétition. " Qui peut raisonnablement croire que le contact en sport de combat est plus dangereux (d'un point de vue sanitaire) qu'un contact au rugby ou au basket ?"
L'entraînement s'est poursuivi en extérieur, contre des arbres ou des poteaux mais sans percussions, sans contacts depuis 3 mois, Ricardo Salas Rivera s'inquiète des conséquences pour tous ceux qui préparent des compétitions. "La finale du championnat de France a été reportée en octobre. Les résultats ne seront pas révélateurs".
Une menace pour l'avenir des clubs
Mais la plus lourde inquiétude porte sur l'avenir des clubs. Ricardo Salas Rivera craint que les néophytes se détournent de la discipline après des mois sans pratique. Une baisse du nombre d'adhérents aurait un effet dévastateur sur les clubs car "la pérennité des emplois dépend des cotisations annuelles". Aux réticences des parents à voir leurs enfants pratiquer ces sports à la suite de la crise sanitaire s'ajoute le flou entretenu par le gouvernement qui n'a pas donné d'explications. "Du fait de cette exception, les sports de combat sont stigmatisés" déplore Ricardo Salas Rivera.
Kamel Hasni, directeur sportif du Boxing Lyon United organise depuis la mi-mai des cours en extérieur, sans contact, esplanade Mandela à Lyon 3e. Si ces cours ont permis de maintenir le lien avec ses 600 adhérents, il s'inquiète lui aussi de la rentrée de septembre : "On ne sait pas dans quelles conditions nous allons reprendre et si les inscriptions vont chuter".
Pour tenter de sauver les petits clubs, la Fédération de boxe prévoit un plan de relance à la rentrée de septembre.
Fort de ces 1600 signatures récoltées en 3 jours, Ricardo Salas Rivera a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Lyon contre la décision d'interdiction des sports de combat en date du 20 juin 2020 au nom du principe d'égalité.