Un écran vidéo "de communication" de l'annonceur J.C.Decaux fait beaucoup parler de lui depuis le début de cette semaine, décrié par un collectif anti-pub. Le panneau en question, installé au-dessus des berges du Rhône a été dégradé dans la nuit du mercredi 30 octobre.
Pub ou pas pub? Un panneau numérique, installé depuis quelques jours quai Augagneur à Lyon, près du pont de la Guillotière, fait beaucoup parler de lui. A tel point qu'il a subi des dégradations la nuit dernière 30 octobre.
Il s'agit d'un mobilier urbain, semblable à d'autres panneaux installés par J.C.Decaux, le leader mondial de la publicité sur ce type de support, qui annonce la tenue à Lyon du 5 au 7 novembre des Journées de l'Economie, un événement qui réunit chaque année des spécialistes de renommée internationale, y compris des prix Nobel et de très nombreux participants.
Pour JC Decaux, ce n'est pas de la publicité mais de la communication. Et ce n'est pas nouveau : chaque année, l'annonceur déploie de l'affichage pour donner le programme détaillé des JECO, organisées par la Fondation pour l'Université de Lyon, ce qui fait partie de ces campagnes de communication sur des événements ou des ONG. Cette année la nouveauté c'est la présence d'un écran vidéo, en plus de l'affichage classique. "un des thèmes des JECO 2019 étant le numérique, on nous a demandé un support plus incisif, plus moderne", explique, un brin énervé, Pascal Chopin, responsable régional de JC.Decaux, joint mercredi 30 octobre par téléphone. "Mais il n'y a aucun message publicitaire!".
Pour cette installation dérogatoire, l'annonceur a demandé une autorisation provisoire à la Ville de Lyon, puisque le panneau sera présent jusqu'à la fin des Journées de l'Economie, à savoir le 7 novembre. Car ce mode d'affichage ne relèverait pas, selon JC Decaux, du règlement local de publicité, géré par les services de la Métropole de Lyon.
Cheval de Troie publicitaire?
Une explication qui ne suffit pas au collectif Plein La Vue, une association citoyenne, créée fin 2017, et qui s'est donnée pour objectifs de faire baisser le nombre de panneaux et écrans publicitaires dans la métropole de Lyon et d'en réduire l'impact.
Pour le collectif, "la recette est bien connue : on commence avec des panneaux de communication qui, au final deviennent permanents et diffusent de la pub. On a vu la même chose dans le métro, de l'affichage pour des ONG et maintenant il y a unpanneau publicitaire à chaque montée d'escalier", déplore Benjamin Badouard, président de Plein la Vue.
le collectif demande le retrait de cet écran, à une période où le futur règlement local de publicité est en discussion entre les élus de la Métropole, qui n'ont toujours pas tranché sur ce type de de dispositif.
-APPEL À MOBILISATION- #AdBlockLyon
— Collectif Plein la Vue (@Coll_Pleinlavue) October 29, 2019
Le Collectif Plein la vue appelle tou⋅tes les lyonnais⋅es à bloquer cet écran !
La pub ne doit pas polluer nos villes et nos vies : Bloquons la pub #AdBlockLyon !
Les infos en cliquant ci-dessous ⤵️⤵️⤵️https://t.co/Wtqv7jQGgu pic.twitter.com/ah2P81EOzv
Une affaire qui a occasionné une petite "passe d'armes" entre mairie de Lyon et Métropole, campagne des municipales 2020 oblige! Cette dernière a réagi dans un communiqué de presse mercredi 30 octobre, le président de la Métrople David Kimelfeld s'étonnant "de cette décision au regard de la concertation sur le Règlement local de publicité qui est actuellement en cours."
En fin de matinée, J.C. Decaux a décidé d'enlever le mobilier dégradé et de ne pas le remplacer. "Certains ont appelé à le vandaliser, ce qui conduit à passer aux actes en général", a commenté Pascal Chopin pour le groupe JC Decaux qui annonce avoir déposé plainte.