L'avocat général a requis devant la Cour d'appel de Lyon une peine de prison avec sursis contre l'ancien maire communiste de Givors, Martial Passi et sa soeur, Muriel Goux, ex-directrice générale des services, accusés de "prise illégale d'interêt et recel". Jugement le 11 avril prochain.
Martial Passi, ex-maire communiste de Givors et sa soeur Muriel Goux, son ex-directrice des services, comparaissaient mercredi devant la Cour d'appel de Lyon après voir été déjà condamnés en première instance à de la prison avec sursis et à des amendes, respectivement pour "prise illégale d'intérêts" et "recel"
Martial Passi a dû s'expliquer de nouveau sur le recrutement de sa soeur Muriel Goux pour diriger les services généraux de sa mairie dans des conditions sujettes à caution. Et justifier de choix discutables sur le déroulement de l'appel à candidatures et de la sélection finale avec un jury qu'il présidait lui-même.
L'ancien maire a décrit un contexte difficile et une administration débordée pour finaliser son choix. Il ne s'entendait pas avec son directeur des services et Muriel Goux avait le meilleur profil, selon lui , pour assurer son interim avant de reprendre ses fonctions. De son côté, Muriel Goux a défendu sa légitimité à ce poste et le droit qui était le sien de se porter candidate, compte tenu de son expérience. Martial Passi et sa soeur se sont évertués tout au long de l'audience à bien marquer leurs distances pour écarter toute idée d'arrangement familial.
Le journal "Le Progrès", qui a suivi l'audience, rapporte que l' argument n'a pas convaincu l'avocat général. Il a rappelé à Martial Passi "le devoir d'impartialité du maire" et requis contre lui une peine identique à celle déjà prononcée par le tribunal correctionnel : Six mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et interdiction de se représenter à une élection pendant trois ans.
Martial Passi s'est retiré de la mairie pour assurer sa défense mais il reste pour l'instant conseiller municipal de Givors. Il n'est plus vice-président de la métropole. Il joue maintenant son avenir politique en cas de condamnation définitive.
Plus indulgent vis à vis de Muriel Goux, l'avocat général a réclamé une sanction moindre, mais proportionnée : Quatre mois de prison avec sursis, 5000 euros d'amende et une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant 18 mois. Muriel Goux travaille aujourd'hui dans le privé.
La Cour d'appel de Lyon prononcera son jugement le 11 avril.