Un prêtre orthodoxe de 52 ans a reçu deux coups de fusil de chasse le 31 octobre 2020. Le Parquet de Lyon a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat. Aucun indicateur ne permet de privilégier une piste terroriste. Plusieurs témoins décrivent des tensions intra-communautaires.
Un archiprêtre de 52 ans a reçu deux coups de fusil de chasse dans le ventre tandis qu'il sortait d'une salle paroissiale derrière son Eglise à Lyon. Compte-tenu des circonstances de l'attaque, le Parquet de Lyon a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat. Le Procureur de la République de Lyon travaille en coordination avec le Parquet anti-terroriste mais ce dernier n'a pas été saisi.
Le seul suspect relâché
Un suspect "pouvant correspondre au signalement donné par les premiers témoins a été placé en garde à vue" samedi 31 octobre mais il a été relaché le lendemain car "aucun élément ne permet de l'impliquer dans la commission des faits" précise le Parquet de Lyon. L'homme ne portait pas d'arme au moment de son arrêstation et "le médecin ayant examiné l’intéressé a en effet jugé que son état de santé n’était pas compatible avec une mesure de garde à vue et qu’il relevait d’une hospitalisation sous contrainte" ajoute le communiqué du procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet.Peut-il s'agir d'une attaque terroriste?
La piste terroriste ne semble pas privilégiée par les enquêteurs car aucune revendication n'a été rendue publique, et le mode opératoire ne correspond pas à celui qu'observent les forces de l'ordre lors d'un attentat.L'utilisation d'une arme de type fusil de chasse à canon scié ne permet pas non plus de privilégier une hypothèse terroriste. Cependant, aucune piste n'est écartée ce dimanche 1er novembre au moment de la rédaction de cet article.
Des conflits au sein de la communauté grecque orthodoxe
D'après de plusieurs témoignages, le père Nikolaos Kakavelakis avait fait part de tensions récurrentes dans son église. "Ce prêtre est arrivé vers 2007 et depuis cette époque, il y a toujours eu un conflit dans cette église", a expliqué père Antoine Callot sur France Info. Il y a eu "des conflits de personnes, il y a eu des interventions de la police qui a été appelée par le père Nicolas, au moins une fois, sinon plusieurs dans l'église. Il y avait des bagarres dans l'église", a détaillé père Antoine Callot.
Pour le moment, impossible de savoir si ces tensions ont un lien avec les faits survenus le 31 octobre en pleine journée dans un quartier très dense du centre ville de Lyon. D'après un des fidèles de la communauté de l'Eglise grecque de l'Annonciation, "il y avait des frictions avec deux ou trois personnes de la communauté et on le voyait moins depuis deux ans car il avait des problèmes personnels."
Monseigneur Emmanuel Adamakis, métropolite de l'Eglise orthodoxe de France et président de la conférence des évêques orthodoxes de France, a appellé à "l'esprit d'unité" de la France. Selon lui, le père Nikolaos avait terminé son mandat en France et devait retourner en Grèce.