Caroline Collomb, l'épouse du maire de Lyon Gérard Collomb, est la référente du Rhône de La République en Marche depuis 2 ans. Une polémique est née après les reproches de certains élus et députés.
Depuis le 6 octobre 2017, Caroline Collomb, l'épouse de Gérard Collomb, est la référente de La République en Marche dans le Rhône. Aujourd'hui, certains députés se disent dépités, certains élus, déçus. Il y a quelques mois, plusieurs d'entre eux ont alerté leur direction parisienne par courrier, pour reprocher à Caroline Collomb un manque de transparence, de collégialité et un mélange des genres.
Ainsi, selon Thomas Rudigoz, député LREM du Rhône, "Mme Collomb a proposé des réunions mensuelles, mais qui n'ont pas les prérogatives, les attributs de cette direction collégiale telle que le souhaite le mouvement. Nous n'avons pas d'échanges pour se donner des objectifs. Tout cela n'existe pas, c'est décidé par une seule personne". Pour Anne Brugnera, députée LREM du Rhône : "Le constat c'est que ça ne fonctionne pas. Nous allons travailler autrement. Nous avons bien-sûr alerté le mouvement national. C'est à lui de prendre ses resonsabilités".
"Un mélange des genres" pour une élue de la Métropole de Lyon
Virginie Varenne, élue LREM à la Métropole de Lyon : "Vous avez le maire de Lyon qui, quand il rentre, dit qu'il ne se représentera pas avec l'étiquette La République en Marche. Et son épouse est à la tête du mouvement. Moi je suis pour la liberté des couples, mais il y a quand même un mélange des genres. On peut se poser la question. C'est pareil sur les gens qui travaillent autour de ces 2 personnes."Il y a quelques semaines, le responsable des jeunes avec Macron, Jimmy Brumant, a démissionné de son poste car il était en désaccord total avec Caroline Collomb. Il dénonce le "blacklistage", la "mise à l'écart de militants ou d'élus", qui serait selon lui une pratique habituelle de la référente départementale. "On apprend la veille d'un évènement qu'on n'a plus le droit de travailler avec un élu. Il y a beaucoup d'exemples que je peux donner. Ou dans une réunion, on apprend qu'on ne doit plus travailler avec tel militant, on doit couper les ponts. Quand ça commence à devenir de plus en plus réguelir, qu'il y a une escalade, et qu'on créé toute une atmosphère où on n'a plus le droit de parler, on doit se méfier de tout le monde, ça ressemble à un climat sectaire, un climat paranoïaque", explique-t-il.Nous avons cherché à interviewer Caroline Collomb. Par téléphone, elle nous répond qu'elle ne parle pas à la presse. Nous avons essayer de la rencontrer lors d'un grand débat organisé par son parti : pas mieux. Interdiction de l'approcher. Mais ses proches relativisent la polémique. Roland Bernard, membre (Sans Etiquette) de la Commission Permanente de la Métropole de Lyon Fleuve, Aménagement et usages : "Je crois que faire des procès de personnes, c'est pas sain pour la démocratie. Aujourd'hui il vaut mieux au contraire travailler collectivement, réunir toutes les forces, toutes les volontés, et tirer la valeur ajoutée de ce collectif."
Contactée sur ces reproches répétés envers Caroline Collomb, la direction nationale de La République en Marche n'a pas souhaité répondre à nos questions.