Habituellement, les associations de commerçants du centre-ville et les syndicats prennent part à la marche des fiertés. Mais pas cette année. Le comité d'organisation lyonnais a décidé "d'écarter" certaines associations au motif " d'un recentrage sur l'auto-organisation". Des syndicats de travailleurs et d'ouvriers regrettent ce choix et le font savoir sur les réseaux sociaux.
Les derniers préparatifs de la Marche des Fiertés à Lyon sont en cours, tout doit être prêt le moment venu… le 11 juin.
Les associations de commerçants, les syndicats, la société civile,... "tout le monde semblait avoir sa place dans la manifestation" se réjouissait Nicolas, l'un des porte-parole de la société civile. Mais depuis 3 ans (la crise sanitaire est passé par là !): les règles changent. "On se recentre sur l'auto-organisation" précise le comité d'organisation lyonnais de la marche. Cela signifie la mise à l'écart des syndicats et de certaines associations. "Certains se font connaître à quelques jours de l'événement, alors que nous c'est tout au long de l'année que l'on œuvre au quotidien".
On privilégie désormais les actifs de la cause, qui œuvrent toute l'année et pas seulement lors d'une manifestation ponctuelle.
Charlie, l'un de porte-parole du comité d'organisation
Ainsi, le syndicat UNSA, la CGT et Solidaires ne participeront pas au défilé lyonnais. Pour ces raisons de "principes". Certaines demandes ont été formulées il y a seulement quelques semaines, "ce qui laisse que peu de temps en terme d'organisation". L'autre raison plus symbolique persiste : "ils se réveillent un peu tard, tout ça pour leur permettre une plus grande visibilité, mais qu'en est-il de leurs actions au quotidien ?", s'interroge Charlie. La question fait polémique.
L’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) du Rhône a participé à la réunion d’organisation de cette marche des fiertés de Lyon Mais sa réponse a été claire. "On ne veut pas de nous, rien d'autres que les associations LGBT…"
Selon le porte-parole du syndicat (situé à gauche), un stand (à défaut d'un char) aurait permis de faire connaître à certaines personnes leurs droits en entreprise par exemple.
C'est un peu triste de voir que certains luttent contre les discriminations en discriminant eux-mêmes !
Nicolas Simiot, porte-parole de l'UNSA Rhône
A Paris le 25 juin prochain, ils seront nombreux sous la même bannière. "une manifestation inter-LGBT, un peu commerciale, bien différente de celle de Lyon" selon Charlie.
Le 11 juin prochain à Lyon, 15 000 personnes sont attendues sur le parcours pour un "mieux vivre ensemble". Le cortège partira de Villeurbanne pour arriver au parc de la Tête d’Or.
Les organisateurs finalisent les derniers préparatifs, "pas trop de place et de temps pour la polémique". Une réunion est quand même prévue après l'événement (peut-être en septembre) pour "savoir comment intégrer les associations externes".