Dès ce mardi 23 juillet à 05H00, seuls les véhicules équipés d'une vignette Crit'Air 0, 1, 2 ou 3 pourront circuler à Lyon, Villeurbanne et Caluire-et-Cuire. Une mesure prise par la préfecture du Rhône, en période de pic de pollution. Mais est-ce vraiment efficace ?
Depuis l'automne 2017, pics de pollution peut rimer avec circulation différenciée à Lyon et ses alentours. Depuis ce mardi 23 juillet, en pleine période de canicule, seuls les véhicules équipés d'une vignette Crit'Air 0, 1, 2 ou 3 pourront circuler à Lyon, Villeurbanne et Caluire-et-Cuire. Un dispositif reconduit ce mercredi 24 juillet. Mais cette mesure, accompagnée d'un abaissement de vitesse sur les axes routiers est-il vraiment efficace pour préserver la qualité de l'air ?
-6% d'émission de NO2
Pour les services de la Métropole et de l'Etat, il n'y a aucun doute. Mise en place fin juin lors du précédent épisode caniculaire, la circulation différenciée aurait permis de diminuer le trafic de près de 10% selon la Métropole. Une baisse qui aurait entrainé une diminution de 6% d'émissions de NO2.
Un dispositif trop faible ?
Selon ATMO Auvergne-Rhône-Alpes qui analyse la qualité de l'air dans la région, "c'est un épisode encourageant" de circulation différenciée. Mais, cela reste encore une "phase pédagogique et de mise en place". Pour ces analystes d'ATMO, "pour peser sur l'ozone en masse, il faudra mettre en place le dispositif sur des zones plus étendues et plus importantes dans le temps."
Une analyse en partie partagée par Europe Ecologie - Les Verts Lyon. Pour eux, la circulation différenciée arrive trop tard et ne produit pas d'effet "tangible" du fait d'un manque de contrôle par les autorités. "La mise en place de la circulation différenciée par les dirigeants actuels est teintée d’amateurisme. Elle aurait du être établie dès les premières alertes émises par Météo France et l’ATMO la semaine dernière", affirme Grégory Doucet, secrétaire d’EELV Lyon.Le résultat dépend donc de l'usage fait de ces vignettes. Avec le réchauffement climatique qui induit une augmentation de l'ozone, l'efficacité de cette circulation différenciée dépendra de trois choses : sa durée, son périmètre géographique et surtout son application par les automobilistes.
La circulation différenciée à Lyon, Villeurbanne et Caluire en chiffres
- Le trafic a diminué de près de 10 % soit une baisse de 100 000 véhicules /jour
- Une baisse de 6 % d’émissions de NO2 a été enregistrée
- La consultation de covoiturage a doublé à la mise en oeuvre du dispositif
- L’utilisation quotidienne de véhicules Bluely a augmenté jusqu’à 20 %
- L’augmentation de l’utilisation de la trottinette électrique a été constatée avec une hausse de 8 à 32% selon les opérateurs