Énième rebondissement dans l'affaire du président chinois d'Interpol porté disparu depuis le 25 septembre. Dimanche 7 octobre, l'organisation internationale de police annonçait d'abord sa démission "avec effet immédiat". Puis, lundi, Pékin annonçe finalement qu'il "aurait accepté des pots-de-vin".
Coup sur coup, dimanche 7 octobre, une série de nouvelles est venue bousculer le mystère autour de la disparition du Président chinois d’Interpol.
C'est d'abord son épouse qui, en conférence de presse à Lyon, déclare ne pas savoir ce qui était arrivé à son mari et qu'elle le pense "en danger" en Chine. Quelques heures après, on apprend de Pékin que Meng Hongmei aurait "violé la loi", sans plus de précision, accréditant la thèse de l'arrestation de l'homme ayant rang de vice-ministre de la sécurité publique.
Une démission, puis des accusations de "pots-de-vin"
Ensuite dimanche soir, le secrétariat général d’Interpol basé à Lyon fait savoir via Twitter qu’il avait reçu la démission de son président chinois avec "effet immédiat".
Statement by the INTERPOL General Secretariat on the resignation of
— INTERPOL (@INTERPOL_HQ) October 7, 2018
Meng Hongwei. pic.twitter.com/c2daKd9N39
Quelques heures plus tard, lundi, on apprend finalement de source chinoise que Meng Hongmei, le désormais ex-président d’Interpol aurait violé la loi,. Le communiqué du ministère de la Sécurité publique précisant sans plus de détails "qu’il aurait accepté des pots-de-vin".
Difficile, voire impossible d'en savoir plus sur la situation de Meng Hongmei. Mais il est clair que cette "disparition-réapparition" intervient dans un contexte très particulier en Chine : il fait suite à la volatilisation pendant trois mois de la star internationale de cinéma Fan Bingbing, finalement accusée par Pékin de fraude fiscale. Il s'inscrit aussi dans une vague d'arrestations de dignitaires ou d'opposants, que les experts de la Chine observent depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping.
Un climat de purge en Chine
La campagne "contre la corruption" lancée par Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir fin 2012 est très populaire dans l'opinion publique. Au nom de ce combat, plus de 1,5 million de cadres ont été sanctionnés. Mais le procédé est également soupçonnée de servir à éliminer des opposants internes à la ligne de M. Xi.
Mais le cas de M. Meng, qui a gravi les échelons de l'appareil sécuritaire chinois au temps où celui-ci était dirigé par un rival du président Xi Jinping, est une première au sein de grandes institutions internationales. Ce rival, Zhou Yongkang, purge actuellement une peine de prison à perpétuité après avoir été condamné en 2015 pour corruption, abus de pouvoir et divulgation de "secrets d'État".